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L’auteur de bandes dessinées Bastien Vivès sera jugé les 27 et 28 mai par le tribunal correctionnel de Nanterre pour fixation et diffusion d’image à caractère pornographique de mineurs dans deux de ses albums, a annoncé jeudi 13 février le parquet à l’Agence France-Presse (AFP).

Les éditions Les Requins Marteaux et Glénat, qui ont publié les ouvrages incriminés, comparaîtront également, pour diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique, a ajouté le ministère public.

Cette décision du parquet fait suite à une enquête préliminaire pour diffusion d’images pédopornographiques, ouverte en janvier 2023 à la suite d’une plainte de plusieurs associations de protection de l’enfance.

Trois ouvrages de Bastien Vivès avaient été mis en cause : Les Melons de la colère (2011), La Décharge mentale (2018) et Petit Paul (2018). Ce sont ces deux derniers albums qui feront l’objet des débats devant la 20e chambre correctionnelle du tribunal à la fin de mai.

« Débauche de moyens »

« Ce sera le procès de l’hypocrisie du parquet de Nanterre », a réagi auprès de l’AFP Richard Malka, l’avocat de M. Vivès. « Il va falloir expliquer comment ce que le parquet de Nanterre a jugé non délictuel et ne constituant aucune infraction en 2019 devient une infraction en 2024 », a-t-il poursuivi.

La BD Petit Paul avait fait l’objet de signalements en 2018 et en 2020, qui avaient été classés sans suite par le parquet de Nanterre. « Est-ce que l’appréciation du droit se fait selon la météo du moment et les pressions associatives ? », a interrogé M. Malka.

Lire aussi | Menaces de morts contre Bastien Vivès : cinq personnes condamnées à des peines de prison avec sursis

« On ne peut que regretter la débauche de moyens du parquet de Nanterre pour poursuivre des bandes dessinées quand tant de vrais enfants auraient besoin des services de justice », a ajouté le conseil.

Contactée par l’AFP, Céline Astolfe, qui défend la Fondation pour l’enfance, l’une des associations ayant porté plainte, n’avait pas réagi dans l’immédiat.

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Plusieurs œuvres du dessinateur, présentées par ses lecteurs comme de simples contes graveleux ou des parodies, à l’instar des Melons de la colère, vague parodie des Raisins de la colère où une adolescente paysanne est violée par plusieurs hommes de son village, ont fait polémique.

En 2018 déjà, après la parution de Petit Paul, qui met en scène un enfant au pénis démesuré ayant des relations sexuelles avec des femmes majeures, les éditions Glénat avaient affirmé qu’« aussi obscène et provocatrice qu’on puisse la considérer cette œuvre de fiction n’a jamais pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l’abus de mineur de quelque manière que ce soit ».

Lire le portrait (2023) | Article réservé à nos abonnés Bastien Vivès, les ambivalences d’un surdoué de la BD

Le Monde avec AFP

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