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Les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent « des niveaux alarmants », a prévenu, dimanche 27 juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estimant que le « blocage délibéré » de l’aide humanitaire a coûté la vie à de nombreux habitants. Les largages d’aide ont repris le même jour sur l’enclave palestinienne assiégée.

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« La malnutrition suit une trajectoire dangereuse dans la bande de Gaza, marquée par un pic de décès en juillet », a déclaré l’OMS dans un communiqué.

Sur les 74 décès liés à la malnutrition recensés depuis le début de l’année, 63 ont eu lieu en juillet, dont vingt-quatre enfants de moins de 5 ans, un enfant de plus de 5 ans, et trente-huit adultes, a précisé l’organisme onusien. « La plupart de ces personnes ont été déclarées mortes à leur arrivée dans des établissements de soins ou sont décédées peu après, leurs corps montrant des signes clairs d’amaigrissement sévère ».

Cette crise « reste entièrement évitable. Le blocage délibéré et les retards dans l’aide alimentaire, sanitaire et humanitaire à grande échelle ont coûté de nombreuses vies », a estimé l’OMS.

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Les premiers camions chargés d’aide ont traversé dimanche la frontière depuis l’Egypte vers le point de passage israélien de Kerem Shalom, distant de quelques kilomètres, pour y être inspectés avant d’entrer dans la bande de Gaza. Des images de l’Agence France-Presse (AFP) montrent une file de camions chargés de sacs blancs traversant, du côté égyptien, l’entrée du terminal de Rafah où le poste-frontière du côté palestinien est fermé depuis plus d’un an. De son côté, la Jordanie a annoncé l’envoi de soixante camions transportant 962 tonnes de denrées alimentaires vers le poste-frontière de Zikim.

Depuis les airs, trois avions jordaniens et émiratis ont largué vingt-cinq tonnes d’aide. L’armée israélienne a elle aussi annoncé avoir effectué des parachutages d’aide. De précédents largages, menés en 2024 par plusieurs pays, avaient été jugés dangereux et de portée limitée par nombre d’organisations non gouvernementales.

La ville de Gaza, zone la plus touchée

Israël a par ailleurs annoncé qu’une « pause tactique » serait observée quotidiennement de 10 heures à 20 heures, pour permettre la distribution de l’aide dans les zones de Deir Al-Balah (centre), Al-Mawassi (sud) et dans la ville de Gaza (nord), selon l’armée.

Dans la ville de Gaza, près de 20 % des enfants de moins de 5 ans sont désormais en état de malnutrition aiguë, selon l’OMS, qui cite ses partenaires du Global Nutrition Cluster. Et parmi les enfants âgés de 6 mois à moins de 5 ans, l’incidence de malnutrition aiguë a triplé depuis juin, ce qui fait de la ville de Gaza la zone la plus touchée de l’enclave palestinienne. A Khan Younès et au centre du territoire, ces taux ont doublé en moins d’un mois.

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Ces chiffres sont toutefois « probablement sous-estimés en raison des graves contraintes d’accès et de sécurité empêchant de nombreuses familles d’accéder aux installations de santé », a par ailleurs relevé l’OMS.

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L’organisation onusienne a appelé à des efforts soutenus pour « inonder » la bande de Gaza d’aliments diversifiés et nutritifs, et livrer en urgence du matériel de soin destiné aux enfants et aux personnes vulnérables, en plus des médicaments et fournitures essentiels. « Ce flux doit rester constant et sans entrave pour soutenir la reprise et empêcher une nouvelle détérioration », a souligné l’agence, basée à Genève.

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La « recherche désespérée de nourriture » tue aussi

Selon l’OMS, lors des deux premières semaines de juillet, plus de 5 000 enfants de moins de 5 ans ont reçu un traitement ambulatoire pour malnutrition – dont 18 % souffraient de la forme la plus menaçante, la malnutrition aiguë sévère (MAS). En juin, 6 500 enfants avaient déjà été traités pour malnutrition, soit le nombre le plus élevé depuis le début de la guerre en octobre 2023. En juillet, soixante-treize autres enfants souffrant de MAS avec des complications médicales ont été hospitalisés, contre trente-neuf en juin.

« Cette flambée de cas submerge les quatre centres spécialisés en traitement de la malnutrition », a souligné l’OMS. Quant aux femmes enceintes et allaitantes, plus de 40 % souffrent de malnutrition sévère, selon les données du Global Nutrition Cluster citées par l’organisation de santé des Nations unies.

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« Ce n’est pas seulement la faim qui tue les gens, mais aussi la recherche désespérée de nourriture. Les familles sont contraintes de risquer leur vie pour une poignée d’aliments, souvent dans des conditions dangereuses et chaotiques », a ajouté l’OMS.

Le Monde avec AFP

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