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Histoires Web mardi, juin 25
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Le sujet de dissertation sur l’œuvre d’Hélène Dorion, Mes forêts, inscrite dans le parcours « La poésie, la nature, l’intime », se présentait comme il suit :

« Mes forêts

racontent une histoire ».

Voici le plan de dissertation que nous proposons :

Introduction : on peut lire dans le recueil d’Hélène Dorion une multiplicité de descriptions de la forêt qui ont toutes pour point commun la vision personnelle de la poétesse, comme l’indique le déterminant « mes ». Cette multiplicité dépasse largement la description d’un simple lieu naturel. La forêt est prise comme une métaphore très large qui permet de récrire des histoires, celle du monde, celle des hommes, celle de son expérience intime. La poétesse va en effet faire le récit d’un cheminement intérieur permis par la forme poétique. C’est cette fusion entre l’intime et la nature qui crée la spécificité de ce recueil. Nous nous demanderons donc comment la poétesse va ouvrir la possibilité d’un récit à travers son appropriation singulière du thème de la forêt.

1. La forêt est la métaphore d’un récit collectif et personnel

a. La métaphore de la forêt permet d’écrire une histoire poétique du monde

La forêt est d’abord la métaphore du temps et du chaos originel.

« Dans la forêt du temps/il n’y avait rien/ni ciel ni océan », p. 99.

Cette métaphore est filée plus loin dans le texte avec l’expression :

« puis est venu le bourgeon/sont venues la feuille les ailes », p. 100.

Le temps et l’histoire sont décrits poétiquement grâce à la force vitale dont témoigne la fructification des plantes :

« toute feuille est désir/de fleuret de fruit/avec lui/le monde surgit », p. 85

b. L’histoire de l’humanité prend place au sein de cette nature mythifiée

L’histoire humaine commence : « dans les arbres et sous la couche d’humus », p. 103.

Mais ce récit montre que l’homme va perdre, par sa propre faute, sa place dans la nature : « on a souillé notre maison/on l’a vendue au plus offrant », pp. 104-105.

L’arbre est aussi l’image d’une histoire tragique. La désolation est intérieure, mais aussi sur les écrans qui envahissent notre quotidien. Hélène Dorion écrit :

« il fait un temps de foudre et de lambeaux/d’arbres abattus/au-dedans de soi », associé quelques vers plus loin à « guerres famines tristes duretés/c’est seulement l’hiver/sur l’écran d’aujourd’hui », p. 67.

c. Le recueil « Mes forêts » est aussi l’occasion d’un récit plus personnel

Dans le poème Avant la nuit on devine les bribes d’une histoire individuelle, où le thème de la forêt est cette fois-ci associé à certains écrivains : « la forêt de Dante », « le bois de Walden », p. 110, et donc présentés implicitement comme source d’inspiration personnelle.

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