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L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Hip hip hip, hourra ! L’hippopotame le plus célèbre de Colombie mérite bien cet hommage en forme d’onomatopée, de même que le réalisateur de Pepe (du nom de l’animal), Nelson Carlo de Los Santos Arias. Retenons bien ce nom : né en 1985 en République dominicaine, le cinéaste a sans doute beaucoup regardé Godard, et il semble autant goûter la fable que le réalisateur portugais Miguel Gomes ou le Roumain Radu Jude. Pepe, son quatrième long-métrage, a reçu l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à la Berlinale, en février 2024.
A l’origine de cette œuvre échevelée se trouve l’invraisemblable projet de zoo privé du baron de la drogue colombien Pablo Escobar (1949-1993). Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l’histoire, la voici en quelques mots : en 1981, Escobar avait fait transporter clandestinement trois hippopotames de Namibie, lesquels étaient venus compléter son parc d’animaux sauvages, installé au cœur de sa propriété. Les hippopotames se sont reproduits, jusqu’à former un troupeau. A la mort du narcotrafiquant, en 1993, les bêtes ont été réparties dans différents zoos, à l’exception des hippopotames, sans doute jugés trop lourds à déplacer, ou trop coûteux à entretenir. Ils ont donc été livrés à eux-mêmes. Puis le temps a passé. En 2009, les mâles étaient devenus si nombreux qu’ils ont commencé à se battre entre eux.
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