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« Un peu plus fâchée, Nora ! », intime le photographe Stephan Gladieu à Nora Hamzawi. Il est 15 heures, en ce mardi de mars, dans un appartement de Pigalle vaguement réaménagé pour ressembler à un « chez-elle » : ici, une affiche de Jeanne Dielman et une autre de Domicile conjugal ; là, un exemplaire de Réinventer l’amour, de Mona Chollet (Zones, 2021), et des cadres photo avec ses chats touffus, Temaki et Tabitha.
Robe moulante et cuissardes d’aventurière, l’humoriste et comédienne joue dans le premier roman-photo qu’elle a écrit, dans une atmosphère joyeuse et concentrée. Face à elle, l’acteur Antoine Reinartz, regard sceptique sur le tissu très ajusté de sa robe, incarne son compagnon. « N’oublions pas de laisser de la place dans le haut de l’image, rappelle l’éditrice Nathalie Fiszman pendant un raccord maquillage. Il y aura beaucoup de texte au-dessus d’eux… »
Directrice littéraire au Seuil, c’est cette mordue de cinéma qui a proposé à Nora Hamzawi de se prêter à l’exercice. « Des producteurs m’ont suggéré dernièrement de m’essayer à l’écriture de séries ou de films, mais, venant du stand-up, j’ai réalisé à quel point j’avais du mal à penser une narration en images, raconte cette dernière. La forme du roman-photo m’a appris à le faire un peu plus et m’a permis de mettre en scène d’autres personnages, de jouer sur les points de vue, de créer davantage de gêne. »
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