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Michel Barnier est un homme de droite. Aucun doute possible après un demi-siècle d’engagement politique pour celui qui, adolescent, collait les affiches de campagne du général de Gaulle. Le nouveau premier ministre assume sa couleur politique. Mais le dirigeant des Républicains (LR) qui s’était dit favorable, en 2021 à un « moratoire sur l’immigration », à la « retraite à 65 ans », et aux « peines planchers », veut faire une place à la gauche dans son gouvernement.

Lors d’un entretien au journal de « 20 heures » de TF1, vendredi 6 septembre, l’ancien commissaire européen venu, rappelle-t-il, du « gaullisme social », assure que « tout est ouvert ». Il ne s’agira pas « seulement d’un gouvernement de droite », promet-il.

Son équipe comptera des membres du camp présidentiel avec « peut-être, peut-être », des ministres actuellement démissionnaires. D’anciens LR, comme Gérald Darmanin (intérieur), Sébastien Lecornu (armées) ou Aurore Bergé (égalité hommes-femmes) se disent prêts à le rejoindre. Mais Michel Barnier espère aussi attirer « des gens de gauche ». Lesquels ? Mystère.

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Hormis l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, dont l’entourage assure au Monde « qu’une construction commune entre la droite, le centre et une partie de la gauche, ouverte et à l’écoute, serait une bonne idée », les candidats sont rares. A entendre le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, aucun socialiste ne sera sur la photo d’un prochain gouvernement promis à une motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP). « Je n’ai jamais été sectaire », s’enorgueillit le Savoyard.

« Notre pays a besoin de syndicats forts »

A 73 ans, celui qui assure n’avoir aucun « plan de carrière » brise les tabous pour séduire l’opposition, se disant prêt à « ouvrir un débat » sur la réforme des retraites qui, en 2023, a mis des millions de Français dans la rue. « Notre pays a besoin de syndicats forts », poursuit-il, pour mieux afficher sa différence de style avec Emmanuel Macron, président jupitérien peu soucieux des corps intermédiaires. « Chaque citoyen est nécessaire », appuie-t-il, tranchant avec le propos malheureux du chef de l’Etat en 2017 sur « les gens qui ne sont rien ».

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Six ans après la suppression de l’ISF, le septuagénaire jure aussi ne pas s’interdire d’agir pour « plus de justice fiscale », tout en évitant de rentrer dans le détail et défend « l’ordre et la morale » face aux « banquiers qui se croient tout permis ». Un coup d’œil à gauche, un autre à droite, Michel Barnier promet de s’atteler au sujet migratoire et à des frontières devenues, à ses yeux, des « passoires », tout en étudiant le sujet de la proportionnelle, exigence du Rassemblement national (RN). « Je n’ai pas de lignes rouges », résume-t-il.

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