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Un grand chantier à ciel ouvert, dans les rues, sur les quais et la mer. A une trentaine de kilomètres de Perpignan et à quelques lacets de la frontière avec l’Espagne, le gros bourg de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), environ 4 000 habitants, rêve de relancer ses activités portuaires. Le 22 octobre, le Cameroun-Express, un cargo réfrigéré de 158 mètres de long, accostait quai François-Joly. A son bord, 6 000 tonnes de bananes en provenance de Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Ghana, ainsi que des palettes de cacao et de mangues.

Ce navire fait partie de la nouvelle flotte de quatre bateaux de la Compagnie fruitière, une société intégrée basée à Marseille, spécialiste depuis 1938 de la culture, du transport et de la commercialisation de fruits et légumes. « Nous voulons asseoir notre présence à Port-Vendres », affirme Jérôme de Frémont, vice-président de la logistique de la compagnie. Celle-ci a également obtenu la gestion du port de commerce depuis le 1er janvier, jusque-là confiée à la chambre de commerce et d’industrie du département par le conseil départemental. « En gérant tous les aspects du commerce maritime, nous souhaitons développer une stratégie globale sur le sud de l’Europe », précise M. de Frémont, devenu président la Compagnie port-vendraise, filiale créée pour la gestion du port.

Proche de l’Espagne, du sud de la France ou de l’Italie, la société, présente depuis 1992 à Port-Vendres, veut donc intensifier ses rotations depuis l’Afrique de l’Ouest, avant peut-être de nouvelles lignes vers le Maghreb. « Aujourd’hui, Port-Vendres reçoit 260 000 tonnes de bananes par an de nos plantations en Afrique. Notre objectif est d’atteindre rapidement les 350 000 tonnes. Et d’ici la fin de la concession en 2039, on peut se fixer comme objectif d’avoir doublé nos volumes », confiait Jérôme Fabre, le patron de la Compagnie fruitière, lors du premier arrivage du Cameroun-Express.

« Faire sortir la ville de son jus »

Dans l’anse de Port-Vendres, les bateaux de pêche ont, ces dernières années, peu à peu disparu. Seuls restent deux grands thoniers, amarrés à quai la plupart du temps. Dès 2025, les quatre nouveaux cargos de 160 mètres, construits au Japon, assureront une rotation par semaine. Ils bénéficieront du bon tirant d’eau de 8,5 mètres et, surtout, d’un nouveau quai, en cours de construction, pour 30 millions d’euros. « Pour nous, c’est une façon d’entrer dans le XXIe siècle, de faire sortir la ville de son jus », commente le maire (sans étiquette) Grégory Marty. Avec près de 200 salariés et 20 000 mètres carrés de hangar réfrigérés, Port-Vendres aspire désormais à devenir un « hub fruitier » qui le démarquerait de Marseille, Sète (Hérault) ou Port-la-Nouvelle (Aude).

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