L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
« Dégénérer est notre destin », clame un personnage des Lettres siciliennes. Fabio Grassadonia et Antonio Piazza apportent avec ce nouveau long-métrage une sombre conclusion à leur trilogie consacrée à la Mafia de l’île dont ils sont originaires. Film noir, Salvo, Grand Prix à la Semaine de la critique à Cannes, en 2013, racontait la relation trouble entre un tueur à gages et la sœur de sa victime, une femme aveugle. Leur deuxième long-métrage, Sicilian Ghost Story, projeté en ouverture de la Semaine de la critique en 2017, revêtait les atours du conte gothique. Le film convoquait Roméo et Juliette pour relater l’histoire de l’enlèvement d’un enfant par la Mafia.
Pour ce troisième volet, inspiré une nouvelle fois de faits réels, les deux amis, qui collaborent depuis leurs études, ont eu les honneurs, en septembre 2024, de la compétition au Festival du film de Venise, dont ils sont repartis sans prix. Le scénario de Lettres siciliennes s’appuie sur l’histoire de Matteo Messina Denaro (1962-2023), chef mafieux soupçonné d’une cinquantaine de meurtres, qui vécut dans la clandestinité de 1993 à 2023. Lors de son arrestation, quelques mois avant sa mort, on s’aperçut qu’il avait passé ses dernières années dans un appartement à quelques kilomètres de sa ville natale et qu’il communiquait avec l’extérieur à l’aide de bouts de papier sur lesquels il écrivait ses messages à la main.
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