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La somme a de quoi faire perdre la tête. Soixante millions de dollars seront distribués aux participants de l’Esports World Cup, une toute nouvelle compétition de jeux vidéo qui se déroulera du 3 juillet au 25 août à Riyad, en Arabie saoudite. Présenté en octobre par le prince héritier Mohammed Ben Salman, dit « MBS », comme le successeur d’un autre tournoi saoudien intitulé Gamers8, ce nouvel événement hors normes marque un tournant dans les ambitions vidéoludiques du royaume.

Le dessein de « MBS » de faire de l’Arabie saoudite une « plaque tournante » du jeu vidéo mondial d’ici à 2030, directement alimenté par une stratégie d’investissement public massif dans le secteur chiffrée à 38 milliards de dollars (35 milliards d’euros), semble plus que jamais à portée de main. Deux mois durant, cet été – et, ses organisateurs y comptent bien, les étés qui suivront –, le monde du jeu vidéo compétitif aura en effet les yeux rivés sur la capitale saoudienne et son Esports World Cup.

Y participeront 30 formations e-sportives triées sur le volet parmi les plus prestigieuses au monde, dont deux françaises, Karmine Corp et Team Vitality. Celles-ci s’affronteront, au fil des semaines, façon Jeux olympiques, dans 21 jeux vidéo, tels que League of Legends, Overwatch 2 ou Rocket League, et tenteront ainsi d’atteindre le haut du classement général. Afin, à la fois, de briller par leur performance, mais aussi, et surtout, de se tailler une part non négligeable du gâteau à 20 millions de dollars promis aux seuls clubs.

Un modèle inédit de financiarisation

L’Arabie saoudite, par le biais de l’Esports World Cup Foundation (EWCF), l’entité organisatrice de la compétition, ne se contente pas d’arroser de pétrodollars les clubs et les joueurs en fonction de leurs résultats. Elle a aussi mis sur pied un modèle inédit de financiarisation des 30 structures qu’elle a sélectionnées : le Club Support Program. « Cela va au-delà du simple mandat d’organisation d’une coupe du monde, assure au Monde Ralf Reichert, patron de l’EWCF. Nous voulons aider l’industrie de l’e-sport à se développer, à faire un bond en avant. »

Parmi les privilèges notables de ce système : une prime attribuée aux clubs qui mettent sur pied, à l’occasion de l’Esports World Cup, des équipes de joueurs de jeux vidéo dans lesquels ils n’avaient jusqu’ici pas investi. Auprès du Monde, les organisateurs du tournoi refusent d’indiquer le montant exact de ce coup de main, mais évoquent un « financement à six chiffres ».

Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés « MBS », le prince qui ambitionne de refonder l’Arabie

L’écurie française Vitality, qui concentrait jusqu’ici son activité sur une poignée de titres majeurs comme Counter-Strike et League of Legends, a ainsi recruté cette année huit équipes. « On est probablement parmi les clubs qui ont le plus investi, se félicite Nicolas Maurer, son directeur général. Ce tournoi est un accélérateur de particules, il nous permet de nous intéresser à de nouveaux jeux (…) et d’aller beaucoup plus vite sur un plan d’expansion international. »

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