Ce devait être l’un des symboles forts de la volonté de réconciliation mémorielle entre la France et Madagascar. Prévue quelques jours avant le voyage d’Emmanuel Macron sur la grande île, la restitution de trois crânes sakalava a dû être reportée au mois d’août afin d’accueillir ces restes humains dans de bonnes conditions et de respecter les demandes des descendants. Parmi eux figure le crâne présumé du roi Toera, décapité en août 1897 par les troupes coloniales françaises. Il est le dernier souverain du royaume sakalava, instauré dans l’ouest de l’île depuis le début du XVIIe siècle. Lors de sa visite, jeudi 24 avril, le chef de l’Etat a reconnu que « notre présence ici n’est pas innocente et notre histoire s’inscrit à travers les âges, mais avec des pages éminemment douloureuses », citant les « pages sanglantes et tragiques » de 1897.
Le décret autorisant la cession des trois crânes a été signé par le gouvernement début avril. Il s’agit de la première application de la loi votée en décembre 2023 sur la restitution des restes humains appartenant aux collections publiques. Dans le cas présent, les trois crânes étaient conservés depuis plus d’un siècle dans les réserves du Musée de l’homme.
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