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Histoires Web mardi, novembre 19
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Minuit a sonné depuis longtemps quand Pierre Ferracci décroche son téléphone, le 10 octobre. Au bout du fil, une voix amie, mais moins amicale que d’habitude. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » Emmanuel Macron vient d’apprendre que son interlocuteur – le père d’un de ses meilleurs amis, Marc Ferracci, récemment nommé ministre délégué chargé de l’industrie – est en pourparlers très avancés pour vendre son club de football. Il s’apprête à céder le Paris FC (PFC) à un tandem d’actionnaires constitué de la famille Arnault, propriétaire du géant du luxe LVMH, et du groupe autrichien Red Bull. Au téléphone, Pierre Ferracci parvient à convaincre son interlocuteur que la réussite du projet de cession exigeait une absolue confidentialité. « Je n’ai pas osé dire au président de la République que si on l’informait, tout Paris serait au courant », confie aujourd’hui le président du club du sud de la capitale.

Pendant des semaines, depuis fin avril, les visites se sont multipliées au siège du PFC. Des auditeurs ont épluché les livres de comptes, des avocats d’affaires ont été mis dans la confidence, des représentants du groupe Red Bull, dont l’ancien international allemand Mario Gomez, directeur technique football de la firme, sont venus observer les méthodes de fonctionnement au centre d’entraînement de la plaine d’Orly (Val-de-Marne). Miracle, rien n’a transpiré… jusqu’au début du mois d’octobre, quand L’Equipe a révélé les premiers détails de l’opération. Les Arnault, à travers la holding familiale Agache, vont dans un premier temps en acquérir 55 % des parts. Le groupe Red Bull, qui détient plusieurs équipes de football à travers le monde et apporte son expertise sportive, va s’investir à hauteur de 15 %. Pierre Ferracci conserve 30 % du capital, qu’il devrait céder en 2027, tout comme la présidence du club, qui reviendra alors à Antoine Arnault, fils aîné du patriarche Bernard Arnault. Les deux hommes devraient préciser leurs motivations respectives lors d’une conférence de presse, mercredi 20 novembre.

Pour Pierre Ferracci, cette vente envisagée « depuis longtemps » arrive comme un soulagement – c’est aussi la promesse d’une belle opération financière, même si aucun chiffre n’a circulé. L’homme d’affaires corse, président du groupe d’audit et de conseil Alpha, est à la tête du Paris FC depuis 2012. Fondé en 1969, le club s’est développé dans l’ombre de son encombrant voisin, le Paris Saint-Germain (PSG). Une rivalité territoriale oppose bien leurs sections jeunes, tout comme leurs équipes féminines, mais chez les hommes, il n’y a pas match. Le club de M. Ferracci a stagné dans des divisions inférieures, jusqu’à son accession en Ligue 2, deuxième échelon du football professionnel français, en 2015.

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