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Les Etats-Unis changent de visage, versent de plus en plus dans l’illibéralisme, et « vous n’avez encore rien vu », a promis Donald Trump, le 29 avril, en célébrant les cent jours de son administration. La contre-révolution en cours rompt avec ce qui fondait, croyait-on, les bases de la modernité américaine. Déjà en 2016, la première élection à la présidence du milliardaire avait bousculé certaines certitudes sur l’évolution du pays, ce qui avait particulièrement interpellé les historiens. Ils regrettaient de ne pas avoir su identifier ce qui avait rendu possible une telle présidence.

Rick Perlstein, historien indépendant et journaliste, s’était fait le principal porte-parole de ce sentiment dans une tribune au New York Times parue en avril 2017 : « Ceux dont le métier consiste à être les gardiens du passé de l’Amérique se sont donc trompés. Nous avons développé un récit sur l’histoire de la droite américaine beaucoup trop sommaire pour parvenir à anticiper l’ascension d’un homme comme Trump. » Un sentiment d’urgence s’est emparé de la profession ; les ouvrages conçus après 2016 arrivent aujourd’hui en librairie.

Ces historiens ne se contentent pas de revisiter la trajectoire suivie par la droite au XXe siècle, ils interrogent aussi le destin de l’ensemble des Etats-Unis. Certaines idées reçues sur ce que le pays pensait être devenu sont mises à mal. Le New Deal de Roosevelt, le mouvement des droits civiques, les avancées du féminisme, l’ouverture sur le monde, la défense de la liberté… Autant d’évolutions qui apparaissent bien plus fragiles à la lumière de ces nouveaux travaux. Ils déboulonnent un mythe tenace, qui a été la source d’une première erreur dans la façon dont on a écrit l’histoire de la droite : celui du liberal consensus, voire de l’American consensus.

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