Il parle avec l’allure du vieux sage qui en a connu d’autres. Le « buzz », la « gloriole » et ce « quart d’heure warholien » dont il fait l’objet, « j’y suis assez insensible », assure Claude Malhuret. En cette mi-mars, lorsqu’il nous reçoit dans son bureau, au palais du Luxembourg, le sénateur de l’Allier de 75 ans, crâne dégarni et regard affûté, feint une relative indifférence à l’égard de son soudain vedettariat. Son discours, prononcé à la tribune du Sénat, le 4 mars, lors des débats en soutien à l’Ukraine, a fait de lui une star internationale sur Instagram, TikTok et X.
« L’Europe est à un tournant critique de son histoire. Le bouclier américain se dérobe », lance-t-il ce jour-là, devant ses pairs. « Washington est devenu la cour de Néron, un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l’épuration de la fonction publique », poursuit-il, visant le président américain, Donald Trump, et le milliardaire Elon Musk, chargé de « l’efficacité gouvernementale ».
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