Meilleures Actions
Histoires Web vendredi, octobre 11
Bulletin

Après plus de deux ans d’attentisme, les fonds d’investissement chassent à nouveau le gros gibier, comme en témoignent les négociations lancées jeudi 10 octobre par Sanofi pour céder à CD&R une participation majoritaire dans sa filiale produisant le Doliprane, pour une valorisation estimée à près de 16 milliards d’euros.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sanofi va vendre Opella, qui produit le Doliprane, au fonds américain CD&R pour plus de 15 milliards d’euros

Cependant, malgré ce « mégadeal » en vue, les acteurs financiers sont encore loin de faire un retour triomphal aux affaires. La machine du LBO (leveraged buy-out) – ou rachat par effet de levier –, qui s’était grippée à cause de la hausse brutale des taux d’intérêt amorcée en mars 2022, se remet en marche à faible vitesse. « Sur une base annualisée, la valeur des transactions réalisées au premier semestre représente 23 % seulement des actifs gérés globalement » par le private equity, à comparer avec une moyenne de 44 % entre 2011 et 2021, détaille une étude d’UBS.

Un rythme bien insuffisant pour écouler l’énorme stock d’entreprises qui stagne dans les portefeuilles : selon le cabinet de recherche PitchBook, les participations détenues depuis plus de sept ans par les fonds de LBO représentent une valeur d’actif net de 1 200 milliards de dollars (1 100 milliards d’euros), sur un total de 4 000 milliards de dollars investis. Cela est considérable, sachant que la durée habituelle de détention tourne autour de trois à cinq ans.

« Récupérer leur mise »

« Les plus optimistes avaient espéré un embouteillage d’opérations à la rentrée 2024. Ce n’est pas le cas, souligne Nicolas Constant, associé de la banque d’affaires Centerview à Paris. Le marché du LBO est dans une phase de reprise graduelle. Toutes les pièces du puzzle ne se sont pas remises en place. » Certes, avec la récente détente des taux directeurs, une pièce importante est réapparue : le financement. « Les financeurs affichent des propositions de leviers très agressifs », précise M. Constant.

Le problème reste l’environnement économique médiocre en Chine, chancelant en Europe et incertain aux Etats-Unis, à l’approche de l’élection présidentielle cruciale du 5 novembre, qui pèse sur les profits et incite les acheteurs à la prudence. « Cela dépend des secteurs. Dans la santé, la tech ou l’industrie financière, les belles entreprises trouvent preneur à bon prix, mais cela reste difficile dans l’industrie. Il arrive encore que des processus d’enchères n’aboutissent pas, observe Charles Andrez, banquier d’affaires chez Evercore. Pour transiger sur des valorisations réalistes, il est nécessaire que les vendeurs soient mis sous pression par leurs investisseurs, désireux de récupérer leur mise. »

Il vous reste 47.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.