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L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Caméra d’or à Cannes en mai 2024, le premier long-métrage du Norvégien Halfdan Ullmann Tondel relance l’hypothèse d’un cinéma de la parole. Dans une école primaire vidée par l’approche des vacances d’été, surplombée par un ciel d’orage, Elisabeth (Renate Reinsve, révélée, en 2021, dans Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier, également productrice exécutive), mère célibataire du petit Armand, est convoquée par une enseignante (Thea Lambrechts Vaulen), qui l’accueille, visiblement embarrassée.

Lire la rencontre (en 2021) : Article réservé à nos abonnés Renate Reinsve, actrice dans le doute

D’autres parents d’élèves (Ellen Dorrit Petersen et Endre Hellestveit) également conviés débarquent dans la foulée, et la réunion, arbitrée par le directeur d’établissement (Oystein Roger), commence sous tension. L’incident n’est pas mince : il s’agit d’une agression d’un enfant sur son camarade, de surcroît d’ordre sexuel, rapportée par l’un d’eux. Et pour la plupart des adultes réunis dans la pièce, il semble aller de soi qu’Armand en est l’auteur, sauf évidemment pour sa mère, qui voit la scène se recomposer en petit tribunal.

Sur ce sujet ô combien d’actualité, La Convocation installe un huis clos qui tient moins du dispositif théâtral, que d’une joute verbale tendue d’un bout à l’autre du récit. Halfdan Ullmann Tondel mise, en effet, sur de longues scènes d’échanges, où la parole déployée devient opératrice de suspense et d’incertitude. Le film joue ainsi sur une double modalité du langage. D’un côté, il y a la parole de l’administration, drapée dans sa rationalité d’instance-cadre, mais qui peine à caractériser les faits de violence tant elle marche sur des œufs – l’institutrice, le directeur et une secrétaire prise de saignements du nez composent un trio assez comique dans sa gêne confite.

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