Avec « Arco », Ugo Bienvenu sur la Croisette

Un animateur intello au festival de cannes

Cela ressemble à une intronisation, il s’agit en réalité d’une consécration. Premier long-métrage d’Ugo Bienvenu, Arco sera présenté à Cannes en séance spéciale, soit hors compétition. Encore peu connu des cinéphiles, ce Français de 38 ans est, depuis des années déjà, l’une des stars hexagonales du roman graphique et de l’animation. Auteur de dix livres (dont Préférence Système, Grand Prix de la critique au festival d’Angoulême en 2020), réalisateur de clips (dont celui d’At The Door, des Strokes, en 2020), de courts-métrages et de publicités, cocréateur, avec Kevin Manach, de la mini-série animée Marvel Ant-Man (2017), il dessine aussi depuis cinq ans pour la maison Hermès, des « carrés », ces iconiques foulards de soie. « Je gagnais bien ma vie avant Arco. Si j’ai passé cinq ans à travailler sur ce film, c’est dans l’espoir de redonner du souffle, dans un moment [la pandémie de Covid-19] où on en manquait », dit-il.

Un penseur à hauteur d’enfant

La grande ambition d’Arco, assume son réalisateur, est de laisser une trace chez les spectateurs. Or, « les films que j’ai le plus revus dans ma vie, explique ce père de deux jeunes enfants, ceux qui ont le plus imprimé ma psyché, sont les films pour enfants ». Marqué par une enfance itinérante au gré des affectations d’un père diplomate au Guatemala, au Tchad puis au Mexique, il dessine depuis toujours. « Le dessin m’a beaucoup aidé et m’a tout appris. C’est ma zone de compréhension et de digestion du réel ». S’il a un message à faire passer aux jeunes spectateurs, outre les encourager à trouver en eux ce catalyseur qui permet d’aborder le monde plus sereinement, c’est celui-là : « A leur naissance, les idées sont de toutes petites choses, il faut leur faire confiance et les prendre au sérieux. »

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