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Dans le sabir universitaire américain, on l’appelle la « March madness ». La « folie de mars », bouquet final de la saison sportive où les meilleurs étudiants du pays s’affrontent dans leur discipline. Aux abords du Natatorium de l’Université d’Indiana, elle a été rebaptisée la « Marchand madness ».

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Deux records retentissants en deux jours. Dès lors que Léon Marchand s’élance depuis le plot de départ, on ne voit plus que lui. Ou plus exactement, tout le monde sauf lui : le Toulousain disparaît de longues secondes sous la surface au gré de ses interminables coulées, encore plus spectaculaires dans une piscine de 25 yards (22,86 m).

Jeudi soir 28 mars, sur le 500 yards nage libre, après seulement deux longueurs (sur vingt), il avait déjà plié la course. L’élève de Bob Bowman a finalement raboté son propre record de près de quatre secondes (4 min 02 s 31), reléguant son dauphin à plus de quatre secondes. « C’est une course où je me suis amusé. Les NCAA, c’est un environnement que j’adore, avec une grosse ambiance, et puis je nage aussi pour mon équipe. Ce soir, je ne savais pas vraiment quelle était ma limite », a réagi le nageur de 21 ans, aussi fluide en anglais que dans les lignes d’eau.

La veille, déjà, il avait été le premier homme à descendre sous les 1 min 29 sur le 200 yards nage libre, en relais.

Les frisottis encore humides, à peine sorti du bassin, Zalan Sarkany mesure le fossé qui le sépare de son coéquipier d’Arizona State University (ASU). « C’est l’un des plus gros compétiteurs, il va incroyablement vite dans l’eau. Je ne peux pas vraiment rivaliser avec lui… enfin pas encore », s’incline le jeune Hongrois de 20 ans, louant sa « mentalité de lion ».

« La perfection dans l’eau »

Depuis son arrivée en août 2021 à Tempe, dans la banlieue de Phoenix, le « Frenchie » est comme un poisson dans l’eau… aux portes du désert. Au milieu des 55 000 étudiants du campus, le quintuple champion du monde est un élève parmi d’autres. « Sweet », « kind », les deux adjectifs affleurent sur toutes les lèvres dès qu’il s’agit d’évoquer la personnalité du Français. La nature discrète du jeune homme de 21 ans contraste avec son rôle de pilier chez les Sun Devils, le surnom de son équipe.

Sweat-shirt « ASU » sur les épaules, Elizabeth Colson, la mère de Patrick Colson, se souvient que « la première année où Patrick est arrivé [à Tempe], il nageait vite, mais l’année d’après, quand Léon a débarqué, ses progrès sautaient aux yeux. Mon fils nous a dit : “Il a changé ma façon de nager” ». La quinquagénaire enjouée n’a pas assez de superlatifs pour décrire le phénomène formé sur les bords de la Garonne : « Le regarder nager, c’est un plaisir des yeux, c’est la perfection dans l’eau. Il est tout simplement magnifique. »

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