Edouard Philippe est passé maître dans l’art des commentaires assassins. Pas une semaine ne passe sans que l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron dresse un sévère état des lieux de la scène politique nationale. « Il ne se passe rien », a encore tancé le candidat à la présidentielle de 2027, sur France 5, mardi 24 juin, jugeant l’inertie de la France « extrêmement regrettable » et « extrêmement dangereuse ». A cette critique de l’inaction décochée à intervalles réguliers contre François Bayrou et son gouvernement sans majorité s’ajoute désormais un autre constat tout aussi cinglant. « Il n’y a pas de socle commun », a affirmé le président du parti Horizons, qui en est pourtant l’une des principales composantes.
L’alliance de circonstances entre l’ancienne coalition présidentielle (Renaissance, Mouvement démocrate − MoDem −, Horizons) et Les Republicains (LR), réunie autour de l’ancien premier ministre Michel Barnier dès son arrivée à Matignon, se retrouve en état de décomposition avancée sous François Bayrou.
« Cette coalition n’est même pas capable de s’entendre sur un contrat (…), elle se délite à chaque vote compliqué. Ce sont les deux extrêmes, en réalité, [qui] donnent la tonalité » à l’Assemblée nationale, a déploré Edouard Philippe, en référence aux textes débattus ces dernières semaines au Palais-Bourbon – les propositions de loi Duplomb et Gremillet, et le projet de loi de simplification –, qui ont fait émerger des positions antinomiques sur l’écologie.
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