Les sauveteurs indiens ont extirpé, dimanche 2 mars, trois nouvelles personnes de l’avalanche, survenue dans l’Etat himalayen de l’Uttarakhand. Selon le dernier bilan publié dimanche après-midi par l’armée indienne, sept personnes ont été tuées par la coulée de neige et quarante-six autres en sont ressorties vivantes, certaines gravement blessées toutefois. « Les opérations de recherches se poursuivent pour la dernière personne encore disparue », a ajouté l’armée.
L’avalanche les a surprises vendredi à l’aube près du village de Mana, à la frontière avec la province chinoise du Tibet, alors que ces personnes dormaient dans un campement de conteneurs métalliques, à plus de 3 200 mètres d’altitude.
L’armée a aussitôt engagé une importante opération de secours, avec des chiens d’avalanche et six hélicoptères, dans des conditions rendues difficiles par la neige et le froid, jusqu’à – 12 degrés Celsius. Un « système intelligent de détection d’objets enfouis à base de drones » a également été héliporté dimanche sur les lieux de l’avalanche, selon l’armée.
En deux jours, les secours ont pu localiser et sortir la quasi-totalité de la cinquantaine d’ouvriers enfouis. « C’est comme si les anges de Dieu étaient venus à notre aide », a déclaré Anil, un des rescapés, à l’Agence France-Presse (AFP). « Nous étions tellement enfouis sous la neige que nous n’avions plus beaucoup d’espoir d’en sortir », a-t-il confié au téléphone depuis son lit d’hôpital.
Surpris par l’avalanche
Le jeune homme âgé d’une vingtaine d’années, qui a préféré taire son patronyme par discrétion, a raconté avoir été surpris par l’avalanche alors que la plupart de ses camarades étaient encore endormis. « Au début nous n’avons pas compris ce qu’il se passait mais, en regardant par la fenêtre des conteneurs, nous avons vu partout des tonnes de neige », a-t-il détaillé. « Le toit des conteneurs s’est enfoncé (…) tout le monde n’a pas réussi à sortir, certains sont restés coincés. »
« J’ai entendu un grondement, comme du tonnerre et avant que je puisse réagir, tout est devenu noir », a raconté un autre ouvrier, Vipin Kumar, au quotidien Times of India. « J’ai bien cru que c’était la fin. » « Mon fils et mon neveu sont sains et saufs », s’est réjoui le père d’un ouvrier, Dhan Singh Bisht, auprès de l’AFP. « Grâce à la rapidité d’intervention de l’armée (…) les vies de nos enfants ont pu être sauvées », a-t-il ajouté.
Les avalanches et glissements de terrain sont courants dans les hautes régions de l’Himalaya, surtout l’hiver. Les scientifiques ont démontré que le changement climatique causé par l’utilisation de combustibles fossiles dans les activités humaines amplifiait l’intensité des événements météorologiques. La déforestation causée par la multiplication des projets de développement dans les régions fragiles de la plus haute chaîne de montagnes de la planète y a également aggravé les conséquences des événements climatiques.
En 2021, près de cent personnes étaient mortes dans le même Etat de l’Uttarakhand après la chute d’un énorme morceau de glacier dans une rivière, qui avait déclenché des inondations. En 2013, des inondations dévastatrices dues à la mousson et à des glissements de terrain y avaient tué 6 000 personnes.