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Histoires Web mercredi, février 5
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Avant de réinvestir, du 5 au 8 décembre, les halls géants d’un parc des expositions nouvellement réaménagé, la 46e édition des Trans Musicales de Rennes s’offraient, mercredi 4 décembre, une soirée d’ouverture, teintée de nostalgie, salle de la Cité, lieu de naissance et longtemps salle fétiche du festival breton. C’est là, à deux pas de la place Sainte-Anne, au cœur du vieux Rennes, que, les 14 et 15 juin 1979, des groupes comme Marquis de Sade et Entre les deux fils dénudés de la dynamo (mené par un débutant nommé Etienne Daho) étrennaient l’événement créé par Hervé Bordier, Jean-Louis Brossard et Béatrice Macé. Avant que le succès ne pousse le festival à chercher de plus grandes arènes (la salle omnisports, en 1989, puis le Parc Expo, à l’extérieur de la ville, à partir de 2004), que de grands moments vécus dans cette ancienne salle de rencontres syndicales et politiques !

Lire le reportage (en 1998) : Article réservé à nos abonnés Vingt ans de fête et de rock aux Trans Musicales de Rennes

Concentrés dans cet espace chaleureux, des publics de moins de 900 spectateurs y ont côtoyé de futures stars (Björk, Stephan Eicher, Les Négresses vertes, Ben Harper, Arno…) ou se sont enflammés pour des inconnus qui le sont restés, malgré des concerts d’anthologie (Bluberry Hellbellies, 3 Mustaphas 3, Chevalier Brothers…).

La mélancolie a pu traverser le programmateur Jean-Louis Brossard, toujours aux manettes, en arrivant dans cette salle longtemps fermée pour travaux, où les Trans n’avaient plus programmé de soirées depuis 2012. Sur le parvis menant à l’entrée, de grands portraits de figures disparues du rock rennais – Philippe Pascal (1956-2019), Dominic Sonic (1964-2020), le batteur Tonio Marinescu (1963-2016) – rappellent la cruauté du temps qui passe. Le festival dédie d’ailleurs cette édition à l’ex-Marquis de Sade, Frank Darcel (1958-2024), décédé en mars.

Métissages

Mais à l’heure où les voisins de la région Pays-de-la-Loire voient de sombres perspectives s’abattre sur leurs projets culturels, menacés par les coupes budgétaires envisagés par sa présidente, Christelle Morançais, les Trans Musicales tiennent bon la barre d’une philosophie portée par l’expression festive et innovante des métissages.

Salle de la cité, on ne regrettait pas hier, on profitait de l’instant, en gardant foi en demain. En ouvrant joyeusement la soirée avec Ziyad Al-Samman. Fils d’un Jordanien et d’une Syrienne exilés à Londres, ce grand escogriffe moustachu pourrait creuser les ressources des croisements orientalo-pop. S’il a beaucoup écouté les tubes de l’Egyptien Amr Diab, comme le prouvent les ondulations endiablées de son Ya Habibi, cet ancien élève du Liverpool Institute for Performing Arts, l’école de spectacle créée en 1996 par Paul McCartney, a laissé le glam pop-rock et les grooves du disco et de l’électro prendre le dessus.

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