Se risquer à ouvrir un festival avec un artiste inconnu au bataillon signe la témérité des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Sous la direction de Frédérique Latu depuis 2021, cette manifestation historique, créée en 2002, maintient haut sa réputation de défricheuse, filant dans les marges, revendiquant l’expérimental pour faire surgir de nouveaux noms et autant de gestes frondeurs.
C’est le Brésilien Renato Cruz qui déclenche, mardi 13 mai, les festivités. Il inaugure cette édition composée de 35 spectacles à l’affiche dans une trentaine de salles et 13 villes du 93 jusqu’au 15 juin. Il présente deux pièces, Novo Fluxo (2025), qui veut croire en la douceur du partage, et Dança Fragil (2022), autour d’une danse sous l’influence des réseaux. Ce jeu de miroirs entre ralenti écologique et énervement contemporain s’enracine dans le hip-hop, le voguing, le passinho brésilien. « Lorsque j’ai découvert Dança Fragil, en 2023, j’ai apprécié le geste brut et très engagé physiquement, virtuose et spectaculaire, explique Frédérique Latu. Renato Cruz met en jeu, comme nombre de chorégraphes brésiliens que je programme parallèlement, des corps politiques qui luttent contre les stéréotypes et les discriminations, et qu’il importe de montrer dans leur diversité. »
Il vous reste 80.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.