A la suite de la chute du gouvernement, précipitée par le départ de l’extrême droite de la coalition au pouvoir, les Pays-Bas organiseront des élections anticipées le 29 octobre. « Dans les mois à venir, je travaillerai avec les municipalités et d’autres parties prenantes pour préparer cette journée importante pour notre démocratie, afin qu’elle se déroule bien ! » a précisé sur X la ministre de l’intérieur, Judith Uitermark.
Le scrutin dans la cinquième économie de l’Union européenne sera suivi de près en Europe, où les partis d’extrême droite ont enregistré des gains électoraux significatifs ces derniers temps. Les sondages placent le Parti pour la liberté (PVV) du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders au coude-à-coude avec l’alliance entre les Verts et les sociaux-démocrates de l’ancien vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.
Ils sont suivis de près par le parti libéral VVD, ce qui laisse entrevoir des élections disputées. Celles-ci ont été déclenchées par le retrait soudain de M. Wilders et du PVV d’une coalition au pouvoir fragile, sur fond de désaccord sur l’immigration.
Un système politique néerlandais fracturé
M. Wilders estime que le gouvernement prenait trop de temps à mettre en place la « politique d’immigration la plus stricte jamais vue » voulue par la coalition. Son parti avait créé la surprise en novembre 2023 en sortant vainqueur des élections, avec 37 sièges sur les 150 que compte la Chambre basse du Parlement. Mais ses ambitions de diriger le pays ont été contrariées après sa victoire électorale, ses partenaires de coalition ayant bloqué sa candidature au poste de premier ministre, choisissant M. Schoof comme candidat du compromis.
Les dirigeants des quatre formations de la coalition ont convenu de ne pas occuper de postes ministériels, préférant diriger leurs partis à la tête du Parlement. M. Wilders a souvent affirmé que la seule façon de mettre en œuvre sa politique anti-immigrés était pour lui de devenir premier ministre. Cependant, dans un système politique néerlandais fracturé, aucun parti ne peut obtenir la majorité absolue au Parlement, et M. Wilders a besoin de partenaires.
Le PVV semble avoir perdu une partie de ses soutiens depuis ces élections, de récents sondages suggérant qu’il remporterait environ 28 à 30 sièges sur 150. Mais la question après les prochaines élections sera : qui voudra former une coalition avec le PVV ? La colère était générale contre le dirigeant d’extrême droite, accusé d’avoir renversé le gouvernement dans ce que beaucoup ont perçu comme une crise artificielle.