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Histoires Web vendredi, juin 28
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Samedi 22 juin, fin d’après-midi sur Malagar, domaine familial où l’écrivain François Mauriac (1885-1970) séjournait régulièrement, situé sur les hauteurs des coteaux de la commune de Saint-Maixant (Gironde), à cinquante kilomètres de Bordeaux. Ciel plombé, crachin persistant depuis le matin. Le panorama sur la vallée de la Garonne, les vignobles, la forêt des Landes, n’en reste pas moins grandiose. La charpente en bois de l’auvent sous lequel une scène est installée, accueillante.

Beau lieu de patrimoine de la région Nouvelle-Aquitaine classé « monument historique », donné par les quatre enfants de l’écrivain au conseil régional en 1986, Malagar accueille la sixième étape de la 33e édition des Nuits Atypiques. Un festival itinérant entre plusieurs communes du Sud-Gironde, décliné en concerts, spectacles, bals folk, DJ Sets, projections, débats, rencontres et ateliers, qui se tient jusqu’au 21 juillet.

Peu après 21 heures, un soleil déboule sur la scène, Renata Rosa. Chanteuse et musicienne brésilienne au sourire rayonnant, elle dissout d’emblée les humeurs moroses, réajuste les esprits à l’idée de fête. Deux heures plus tôt, lors d’une rencontre publique, elle insistait sur l’importance de danser. Beaucoup des chaises apportées et installées sur le sol en terre battue par une partie du public vont se plier rapidement. Entrer dans les danses et les rythmes du Nordeste brésilien que Renata Rosa transporte avec elle devient une évidence.

« Catharsis festive et joyeuse »

Coco, ciranda, maracatu rural… Des expressions populaires, des chants, des danses, des rythmes, au cœur desquels la chanteuse est allée se plonger un jour avec une curiosité gourmande dans l’Etat du Pernambouc, quittant São Paulo, la mégapole du sud-est du Brésil, sa ville natale (en 1973, selon les biographies). Elle y a rencontré notamment les polyphonies des Indiens Kariri-Xoco et s’y est installée (à Olinda d’abord, puis Recife).

Lire la rencontre (2015) | Article réservé à nos abonnés Renata Rosa, exploratrice musicale

Entourée de trois musiciens, Gabriel Marques (guitare sept cordes, chœurs), Sérgio Bacalhau (percussions, chœurs), Stéphane Moulin (basse, percussions, chœurs), elle chante d’une voix aiguë, fougueuse. En s’accompagnant à la rabeca, un violon au son rustique du Pernambouc, dont elle a fait son instrument de prédilection.

« Ce qui m’a d’abord attirée vers la rabeca, nous racontera la musicienne le lendemain de son concert, c’est son langage et la façon dont elle était jouée par un musicien exceptionnellement habile, qui est devenu mon maître de cet instrument, Mestre Luiz Paixão [mort le 21 mai 2022, à 73 ans]. Il avait un son magnifique. Le phrasé de ses mélodies, sa technique d’archet rythmique, précise, tranchante, électrisante… J’ai eu un coup de foudre, dès la première écoute. »

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