Une juge fédérale américaine a suspendu, mardi 18 mars, l’interdiction par l’administration Trump des personnes transgenres dans l’armée, invoquant le principe d’égalité et citant la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis selon laquelle « tous les êtres humains sont créés égaux ». Sa décision doit rentrer en vigueur à compter du 21 mars.
« Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre », avait déclaré Donald Trump le 27 janvier en Floride, avant de préciser, dans l’avion du retour vers Washington, avoir signé un décret en ce sens. « Exprimer une fausse “identité de genre”, divergente du sexe d’un individu, ne peut satisfaire aux normes rigoureuses nécessaires au service militaire », peut-on notamment lire dans le décret. Un groupe de personnes transgenres, militaires ou souhaitant le devenir, avaient alors contesté ce décret en justice.
L’administration Trump pourrait avoir « défini une politique établissant un équilibre entre la nécessité pour le pays d’une armée préparée et le droit des Américains à l’égalité de protection devant la loi », écrit la juge Ana Reyes. Mais le décret contesté « n’est pas cette politique », estime-t-elle, lui reprochant d’être « empreint d’hostilité » envers les personnes transgenres, sans justification légale ou rationnelle à leur exclusion des forces armées.
Environ 15 000 militaires concernés
En vertu de ce décret, le ministère américain de la défense a fait savoir en février son intention non seulement d’arrêter le recrutement des personnes transgenres dans les forces armées, mais aussi d’en expulser celles qui en font déjà partie, sauf dérogation spéciale.
La Maison Blanche n’a pas réagi dans l’immédiat à la suspension décidée par la juge. Stephen Miller, chef de cabinet adjoint de Trump, a cependant commenté la décision sur X : « Les juges du tribunal de district ont désormais décidé qu’ils commandaient les forces armées… Cette folie s’arrêtera-t-elle ? », a-t-il posté.
Donald Trump avait déjà ciblé les personnes transgenres lors de son premier mandat (2017-2021), empêchant le recrutement dans l’armée des personnes ayant besoin d’un traitement hormonal ou ayant déjà effectué un traitement médical de changement de sexe. Son successeur démocrate Joe Biden était revenu sur cette décision et avait autorisé à nouveau leur enrôlement, soulignant que « tous les Américains aptes à servir dans les forces armées des Etats-Unis devraient pouvoir le faire ». Le nombre de personnes transgenres dans l’armée américaine serait de quelque 15 000 sur environ deux millions de militaires, d’après les estimations.