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Histoires Web dimanche, mars 9
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Au côté des traditionnelles nouveautés, des classiques ou des livres de cuisine, une nouvelle section s’invite depuis plusieurs mois dans les rayonnages des librairies indépendantes américaines. Souvent sobrement estampillée banned books (« livres bannis »), elle contient des dizaines de titres, disponibles à la vente mais interdits de diffusion dans les bibliothèques et les écoles de certains Etats du pays. Depuis quatre ans, et plus encore depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, la surface allouée à ces titres proscrits ne cesse de s’étendre. A L’Œil le plus bleu, de Toni Morrison, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, de Harper Lee, ou encore La Servante écarlate, de Margaret Atwood, s’ajoutent chaque jour de nouveaux ouvrages, romans, autobiographies ou essais.

Selon les chiffres de l’American Library Association (ALA), qui représente les bibliothécaires du pays, en 2023, 47 % des titres brocardés le furent pour leur contenu décrivant l’expérience de la transidentité ou de l’homosexualité (à l’image des romans graphiques Gender Queer, de Maia Kobabe, et Flamer, de Mike Curato, ou du livre de non-fiction This Book is Gay, de Juno Dawson), ou du racisme et de son histoire en Amérique (comme The 1619 Project, de la journaliste Nikole Hannah-Jones). Pour la seule année scolaire 2023-2024, l’association Pen America, qui lutte partout dans le monde pour la liberté d’expression des écrivains, a enregistré quelque 10 046 interdictions de livres dans les bibliothèques scolaires du pays, contre vingt-cinq tentatives d’interdiction quatre ans auparavant.

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