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Joe Biden a toujours défendu le rôle des syndicats et il restera le seul président américain à s’être rendu sur un piquet de grève, en septembre 2023. Mégaphone en main et coiffé d’une casquette siglée United Auto Workers, il avait défendu des « augmentations importantes » pour les ouvriers de General Motors, de Ford et de Stellantis, dans l’Etat-clé du Michigan pour sa réélection. Son soutien aux cols bleus ne faiblit pas, même quand les dockers paralysent, depuis le 1er octobre, les ports de la façade atlantique et du golfe du Mexique.

M. Biden a défendu leurs revendications salariales face à des autorités portuaires et surtout des armateurs de porte-conteneurs qui ont, selon lui, fait d’énormes profits lors de la crise liée au Covid-19. « Il est temps, écrit-il dans un communiqué, qu’ils négocient un contrat équitable avec les travailleurs reflétant la contribution substantielle qu’ils ont apportée à la reprise économique. »

La Maison Blanche s’est aussi invitée dans le conflit chez Boeing en nommant un médiateur fédéral – sans résultat jusqu’à présent. Et, fin 2023, Joe Biden avait impliqué sa ministre du travail, Julie Su, dans la négociation réussie chez Kaiser Permanente, un des premiers groupes de santé privés du pays.

Fonctionnaires et Afro-Américains

Durant sa campagne de 2019, le candidat s’affichait en digne héritier du New Deal de Franklin D. Roosevelt et de ses prédécesseurs des années 1960. Il s’était engagé à « renforcer l’organisation des travailleurs, la négociation collective et les syndicats » dans un pays où les entraves au droit syndical sont monnaie courante. Mais si la conflictualité est remontée, la tendance est moins due au soutien présidentiel qu’au plein-emploi, qui renforce le pouvoir de négociation des salariés.

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Celui qui se présente comme « le président le plus prosyndicats » de l’histoire des Etats-Unis – au nom de la défense des classes moyennes – n’a pas réussi son pari de les relancer. Seul un travailleur sur dix (14,4 millions) était encarté, fin 2023, à peine plus qu’au début de son mandat, avec un taux cinq fois plus élevé chez les fonctionnaires et une surreprésentation des salariés afro-américains.

Une lente atrophie. Encore puissants dans les années 1950-1970, les syndicats ont été laminés dans les années 1980 par le virage libéral pris sous Ronald Reagan. Une politique entrée en vigueur quelques mois après son élection avec le licenciement de 11 000 contrôleurs aériens grévistes. Ils ne se sont pas non plus remis de l’effondrement de pans entiers de la « vieille économie » (charbon, sidérurgie…), ni du harcèlement de dirigeants viscéralement hostiles à toute représentation des salariés.

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