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Histoires Web vendredi, novembre 15
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L’assaut contre l’Etat fédéral n’a pas attendu le retour effectif de Donald Trump à la Maison Blanche. En nommant, une semaine après son élection, le milliardaire sans doute le plus influent des Etats-Unis à cet instant, son allié Elon Musk, patron de Tesla, de SpaceX et de X, à la tête d’une commission chargée de « démanteler la bureaucratie gouvernementale », Donald Trump a d’ores et déjà déclenché les hostilités.

Elles s’inscrivent dans une parfaite continuité républicaine. Ses motivations ont pu varier au fil des décennies, l’objectif reste le même : revenir sur un héritage politique rooseveltien, l’expansion de l’Etat fédéral sous le double effet de la Grande Dépression puis de la seconde guerre mondiale. Les républicains s’en étaient accommodés avant de s’engager dans ce que le Parti démocrate considère comme une croisade réactionnaire.

Cette dernière a été lancée il y a tout juste soixante ans par le sénateur conservateur de l’Arizona Barry Goldwater à l’occasion de la campagne présidentielle de 1964, au terme de laquelle il allait être battu à plates coutures par le président sortant, Lyndon Johnson, démocrate. Le terme de « croisade » n’est pas injustifié si l’on se souvient que le détonateur du réveil de la droite américaine prônait alors « la liberté sous un gouvernement limité par les lois de la nature et du Dieu de la nature ».

Vague de déréglementations

« Ceux qui élèvent l’Etat et dévalorisent le citoyen doivent voir en fin de compte un monde dans lequel le pouvoir terrestre peut être substitué à la volonté divine. Or, cette nation a été fondée sur le rejet de cette notion et sur l’acceptation de Dieu en tant qu’auteur de la liberté », assurait Barry Goldwater dans son discours d’acceptation de l’investiture républicaine. Il y déclinait, déjà, la thèse d’un « déclin moral » et d’une « dérive » américaine.

Ce réveil républicain passe alors par un double réarmement. Spirituel avec la Moral Majority, une organisation créée en 1979 par le pasteur ultraconservateur Jerry Falwell, rompant avec la séparation traditionnelle entre la religion et la politique. Idéologique avec l’émergence du cercle de réflexion de droite The Heritage Foundation, fondé en 1973. Il porte ses fruits dès 1980 avec la victoire de Ronald Reagan, qui place l’assaut contre l’Etat fédéral au cœur de son action.

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« Les huit mots les plus terrifiants de la langue anglaise sont : “je suis du gouvernement et je viens vous aider” », assure le républicain. La dimension spirituelle s’efface au bénéfice d’impératifs économiques dans le contexte du marasme entraîné par le second choc pétrolier. Le nouveau président assure savoir comment parvenir à l’Etat fédéral limité devenu le mantra de la droite : « Le gouvernement dépense tous les impôts qu’il perçoit. Si nous réduisons les impôts, nous réduirons les dépenses. » Les coupes dans les programmes sociaux de la « Great Society », portée par Lyndon Johnson, jugés inefficaces, s’accompagnent d’une vague de déréglementation.

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