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« Nous ne pensons pas être en retard. Mais vous pouvez considérer cela comme un signe de notre engagement à ne pas prendre de retard » : c’est ainsi que Jerome Powell, président de la Reserve fédérale (Fed), a justifié sa décision, mercredi 18 septembre, de baisser fortement les taux d’intérêt directeurs de la banque centrale américaine, à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Une baisse franche, la première depuis le début de 2020 et la pandémie de Covid-19, alors que les taux d’intérêt américains à court terme étaient jusqu’à présent fixés dans une fourchette comprise entre 5,25 % et 5,5 %, soit leur plus haut niveau depuis 2006. Ils seront désormais compris entre 4,75 % et 5 %.

De nombreux opérateurs tablaient sur une baisse modérée de 0,25 point : parce que la Fed veut être prévisible ; parce qu’elle ne veut pas montrer qu’elle panique face à la dégradation du marché du travail ; parce qu’elle ne veut pas lâcher trop vite la bride en dépit du reflux de l’inflation ; parce qu’elle ne veut pas être accusée de favoriser l’administration démocrate lors de cette réunion, la dernière avant l’élection présidentielle de novembre.

Finalement, en une dizaine de jours, c’est l’autre scénario qui s’est imposé, comme l’avaient pressenti les reporters du Wall Street Journal, qui sont de loin les mieux informés sur la Fed. Plusieurs raisons ont présidé à cette décision : d’abord, la dernière réunion de juillet avait été suivie d’un mauvais chiffre du chômage, laissant penser rétrospectivement que l’institution aurait dû bouger dès cet été, comme l’avait estimé l’économiste de Harvard Jason Furman. Par ailleurs, même avec des taux directeurs réduits d’un demi-point, la politique monétaire américaine reste restrictive avec le reflux de l’inflation, retombée à 2,5 %, sur douze mois, en août. Pour mémoire, elle avait atteint un record de 9,1 % en juin 2022. Enfin, l’institution américaine a sans doute considéré que l’indépendance impliquait de faire ce qui devait être fait, et non de rester paralysé par les échéances électorales, comme l’a affirmé le Wall Street Journal.

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Il reste que cette demi-surprise a laissé les marchés financiers perplexes : fallait-il saluer la baisse des taux, qui facilite la relance de l’économie, ou s’inquiéter d’une possible récession ? Faisant du yo-yo entre le rouge et le vert, Wall Street a fini la journée sur une baisse de 0,3 % pour le Nasdaq et le S&P 500, lequel avait retrouvé son niveau record d’avant les turbulences de l’été, provoquées justement par le mauvais chiffre du chômage. Les taux à dix ans se situent désormais à 3,7 %, bien en deçà des 5 % franchis brièvement en octobre 2023.

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