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La Chambre américaine des représentants, à majorité républicaine, a adopté, mardi 11 mai, un texte budgétaire provisoire afin de reporter à septembre la perspective d’une paralysie de l’Etat fédéral, le fameux shutdown. Le texte, approuvé avec 217 voix pour et 213 voix contre, se dirige désormais vers le Sénat, où il devra être voté avant la date limite de vendredi soir minuit.

Au vu de leur courte majorité, les républicains de la Chambre des représentants avançaient sur le fil du rasoir, mais leur chef, Mike Johnson, avait affiché son optimisme avant le vote. « On peut le faire de notre propre côté », sans l’aide des voix démocrates, avait-il assuré, tout en appelant l’opposition à être « responsable » et à voter en faveur de la proposition des républicains.

Un seul démocrate s’est joint finalement aux républicains, alors que le chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, avait affirmé qu’aucun ne voterait en faveur du texte, qualifié d’attaque « sur les anciens combattants, les seniors, et les familles », en raison de coupes prévues dans certaines dépenses publiques.

Après le vote, Mike Johnson a dénoncé dans un communiqué le fait que, selon lui, les démocrates soient « prêts à jouer la montre sur le financement du gouvernement, dans une tentative vaine de bloquer le programme “l’Amérique d’abord” » de Donald Trump.

« PAS DE DISSIDENCE », a exhorté Trump

Face au risque de voir quelques républicains voter contre et faire échouer le texte, Donald Trump s’était personnellement impliqué et avait appelé au téléphone de potentiels réfractaires. Samedi, il leur avait déjà lancé un avertissement : « PAS DE DISSIDENCE ».

Avec des indices boursiers en chute et des craintes grandissantes de récession, Donald Trump fait face aux premiers vents contraires de son second mandat en matière économique. Et il sait qu’une paralysie de l’Etat fédéral n’arrangerait rien. Le Congrès a jusqu’à minuit dans la nuit de vendredi à samedi pour adopter un budget temporaire.

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S’il n’y parvenait pas, des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveront au chômage technique, sans paie. Le trafic aérien sera perturbé, comme le versement de certaines aides alimentaires aux familles à bas revenus, entre autres conséquences. Une situation à risque que Donald Trump souhaite éviter un mois et demi seulement après son retour à la Maison Blanche.

Le républicain se souvient sûrement que lors de son premier mandat, un litige avec les démocrates sur le financement de la construction de son mur à la frontière avec le Mexique avait provoqué une paralysie partielle de l’Etat fédéral pendant trente-cinq jours.

Un « chèque en blanc » à Musk

Face à la perspective d’un nouveau shutdown, républicains et démocrates se rejettent la faute. « Les démocrates détestent tellement ce que le président Trump soutient et ce que le peuple américain soutient, qu’ils sont prêts à paralyser notre gouvernement », a déclaré l’élue républicaine Lisa McClain lors d’une conférence de presse avant le vote.

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La démocrate Rosa DeLauro a, au contraire, dénoncé un texte qui « fera mal aux Américains travaillant dur », notamment sur la question du logement. « Ce chèque en blanc au milliardaire non élu Elon Musk échoue à faire baisser les coûts pour se loger, et à la place, sabre plus de 700 millions de dollars de subventions pour les loyers des Américains à bas revenus et travailleurs », a déclaré l’élue dans un communiqué.

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Car le risque de paralysie budgétaire arrive sur fond de coupes claires dans les dépenses publiques américaines, menées sous l’égide d’Elon Musk. Le patron notamment de Tesla et SpaceX est à la tête d’une commission à l’efficacité gouvernementale (DOGE), qui s’est lancée, avec l’aval de Donald Trump, dans le démantèlement de plusieurs agences gouvernementales et le limogeage de dizaines de milliers de fonctionnaires.

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Le Monde avec AFP

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