L’incertitude géopolitique mondiale et ses conséquences néfastes sur la production de connaissances scientifiques se lisent dès l’introduction du rapport 2025 de « l’indice de liberté académique » publié jeudi 13 mars par une équipe de chercheurs germano-suédoise. L’indicateur qu’ils produisent chaque année dans 179 pays a poursuivi en 2024 sa baisse mondiale en moyenne : 34 pays ont vu leur indice substantiellement baisser, dont les Etats-Unis, l’Argentine, la Géorgie, la Finlande ou Israël… alors que seulement huit pays l’ont vu s’améliorer.
« Malheureusement, les évolutions positives sont identifiées dans des pays peu peuplés et peu de personnes en bénéficient », précise Katrin Kinzelbach, spécialiste en politique internationale des droits de l’homme à l’université Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nuremberg (Allemagne) et initiatrice de ce travail de recherche. Il y a un an cette équipe avait mis en lumière une autre tendance alarmiste : un citoyen sur trois vivait dans une zone de liberté académique, alors que la proportion était d’un sur deux en 2006.
Pour arriver à de tels résultats, ces chercheurs travaillent avec 2 300 experts nationaux qui partagent leurs évaluations sur cinq paramètres : liberté de recherche et d’enseignement, liberté d’échange et de diffusion universitaires, liberté d’expression académique et culturelle, autonomie institutionnelle des universités et intégrité des campus. Les évaluations du nouveau rapport se sont terminées sur l’année civile 2024. Pour autant, le document ne manque pas de souligner la « pression sans précédent » mise par l’administration Trump sur la science depuis le 20 janvier 2025.
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