Aux « Echos », Christophe Jakubyszyn veut chouchouter le « cœur de cible » du quotidien

Au diable, les mauvais souvenirs de la crise interne qui s’était ouverte en mars 2023 lorsque Nicolas Barré avait été sèchement écarté de la direction de la rédaction des Echos, et que celle-ci avait bruyamment manifesté ses craintes pour son indépendance ! C’est avec une certaine jovialité que la direction du quotidien économique a présenté son « Cap pour 2030 », mardi 8 octobre, au cours d’une conférence qui s’est tenue dans un club privé parisien du groupe LVMH – propriétaire des Echos.

Cinq mois après que la rédaction du quotidien économique a accordé sa confiance à Christophe Jakubyszyn (proposé par le conseil de surveillance), l’ancien directeur de la rédaction de BFM Business a détaillé les priorités qu’il avait présentées à la rédaction en avril, et qu’il met désormais en œuvre. Soit une relance éditoriale du titre, accompagnée d’une réorganisation de la rédaction et du lancement prochain (en 2025) d’un nouveau service, la sélection d’une quinzaine d’articles mis en ligne chaque jour en fin d’après-midi, baptisée le « 18-20 ».

« J’ai l’impression de faire ce que la rédaction m’a demandé de faire », explique celui qui se présente comme « le dernier adopté de la famille ». Convaincu de « partager la même vision du monde » que son équipe, à savoir que, « pour vraiment comprendre le monde, il faut comprendre l’économie », M. Jakubyszyn a assuré s’être « inspiré de ce qui marche ailleurs » pour s’organiser. Objectif affiché : continuer de donner au lectorat cœur de cible « un temps d’avance », ainsi que la campagne publicitaire (la première depuis 2017) le claironne déjà.

Attirer un public plus jeune

Pour la rédaction, cela signifie qu’elle travaille toujours à l’intérieur de services dédiés (France, Monde, Idées, Entreprises, High-tech & médias, etc.), mais plus seulement dans l’optique d’un bouclage vespéral. Celui-ci est désormais « permanent », et confié à une direction de la rédaction divisée en quatre pôles transversaux : « plateforme » (la production de l’information elle-même par les 200 journalistes), « audience et engagement » (qui détermine la destination – newsletters, réseaux sociaux, etc. – la plus efficace), « journal » (qui assure le bouclage de l’édition mise en ligne à 21 h 30 et présente dans les kiosques le matin) et « visuel » (vidéo, iconographie, etc.). En quelques mois, une quarantaine de personnes ont ainsi vu leurs fonctions évoluer, a précisé Bérénice Lajouanie, la directrice du pôle Les Echos et thématiques.

« L’abonné aux Echos paie assez cher pour en avoir pour son argent, a résumé M. Jakubyszyn. Il faut qu’à chaque fois qu’il vient nous lire, il ait une impression un peu “waouh”. » L’offre du week-end a vocation à s’étoffer pour répondre à une demande des lecteurs pour la « sphère personnelle », tant dans l’édition du vendredi que dans le magazine Les Echos week-end, qui bénéficiera bientôt d’une nouvelle maquette. Le quotidien verra aussi la sienne évoluer, de même que son chemin de fer (ordre des rubriques).

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