Le kaddish monte au ciel. Puis, une poignée de survivants du camp d’Auschwitz-Birkenau, silhouettes frêles et hésitantes, s’avancent vers l’entrée du camp, éclairée d’une lumière artificielle rouge sang. Accompagnés, soutenus parfois, par de jeunes polonais, ils déposent une bougie devant un wagon, placé sur les rails qui menaient les déportés dans les chambres à gaz, pour la plupart aussitôt leur arrivée. Réunis lundi 27 janvier à Oswiecim, à 70 km de Cracovie, pour les 80 ans de la découverte du camp par les Soviétiques, certains portent un foulard ou une casquette de toile rayée, qui rappelle les pyjamas des déportés. Vêtue de noir, l’une des rescapés s’arrête un moment devant le wagon pour pleurer doucement.
Derrière les pans de la tente, sous laquelle plusieurs dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement se mêlent aux derniers survivants, des barbelés surmontés de miradors et des baraquements de briques rouges, à perte de vue… Symbole du génocide juif perpétré par l’Allemagne nazie, Auschwitz-Birkenau, le plus vaste et meurtrier des camps d’extermination – plus de 1,1 million de personnes, dont un million de juifs y ont été assassinés – a été découvert le 27 janvier 1945 par l’Armée rouge, en chemin vers Berlin.
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