Autriche-Turquie : le résumé de la trépidante qualification des Turcs pour les quarts de finale

Avant d’entrer dans l’antre de Leipzig, mardi 2 juillet 2024, les troupes du sélectionneur de la Turquie, Vincenzo Montella, avaient sûrement en boucle dans leurs têtes la leçon reçue lors d’un match amical en mars dernier (6-1) par leur adversaire du jour : l’Autriche.

Et le parfum de revanche qui flottait dans l’air de la Red Bull Arena a très rapidement gagné les narines des Autrichiens, surpris d’entrée sur corner, dans une situation confuse dont Merih Demiral a su tirer parti (1^re). Rapidement menés, les hommes du sélectionneur de la « Team », Ralf Rangnick, ont longtemps résisté, avant d’appuyer sur l’accélérateur. Mais sur la myriade d’occasions en leur faveur, aucune n’a su être concrétisée, avant que le premier buteur de la partie ne double la mise à l’heure de jeu (59^e).

Si Michael Gregoritsch, entré à la mi-temps, a offert un début d’espoir à ses comparses (66e), l’Autriche a continué de buter sans relâche sur une quasi impassible défense turque. Avec 21 tirs tentés, la sélection autrichienne a finalement tiré sa révérence en huitième de finale, dépassée par sa concurrente du soir, bien plus douée qu’elle dans l’imprévisibilité. La Turquie accède aux quarts de finale pour la première fois depuis 2008, et y affrontera les Pays-Bas, tombeurs plus tôt dans la soirée de la Roumanie (3-0).

Ce qu’il faut retenir

• Le cador. Merih Demiral, partout, tout le temps.

Son merveilleux coup de pied dans les premières secondes, puis son splendide coup de casque à l’heure de jeu, parachèvent une rencontre pleine, réalisée par l’ancien défenseur central de la Juventus Turin et de l’Atalanta Bergame. Taille patron ce mardi soir, Merih Demiral a repoussé plus d’une dizaine d’assauts autrichiens à lui seul et signe sans doute la plus belle prestation individuelle de cette édition du championnat d’Europe des nations.

1-0, 1^re : Sur le premier corner de la rencontre, à droite, Arda Güler tente un tir rentrant et provoque la panique dans la défense autrichienne. Christoph Baumgartner dégage sur la ligne de but sur… Stefan Posch, à deux doigts d’inscrire un CSC. Patrick Pentz sort une claquette réflexe pour sauver son camp… Mais elle atterrit dans les pieds de Merih Demiral qui, à bout portant du pied gauche, ouvre la marque.

2-0, 59^e : Philipp Lienhart et Kevin Danso coincent Merih Demiral au marquage, mais le défenseur central s’élève bien plus haut, et le ballon brossé par Arda Güler sur corner est catapulté dans les filets autrichiens, d’un coup de casque limpide.

2-1, 66^e : Toujours sur corner, Michael Gregoritsch est servi d’une déviation de la tête par Stefan Posch, et relance les siens d’un coup de pied rageur au second poteau.

Soit le nombre de buts inscrits lors de ce huitième de finale, mais surtout le nombre de buts inscrits sur corner. Alors que les occasions n’ont pas manqué durant la partie, seuls les coups de pied arrêtés ont su prendre de court les deux lignes défensives adverses.

• Le tournant du match. L’ultime parade de Mert Günok.

Alors que le chronomètre affiche déjà plus de cinq minutes dans le temps additionnel de la deuxième période, l’Autriche pousse pour égaliser, et Christoph Baumgartner pense avoir trouvé la faille d’un coup de tête puissant, vers le sol. Mais Mert Günok, aux aguets sur sa ligne, se détend vivement pour repousser le ballon du bout de sa main droite. Un arrêt aussi superbe, que décisif.

Du jeu, de l’imprévu, de l’énergie, du spectacle, et du suspense : que demander de plus ? Sans calcul, ni retenue, Autrichiens et Turcs ont proposé un duel hautement plaisant, jusqu’au bout de l’effort.