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Adaptabilité et réactivité. Les constructeurs chinois avancent immanquablement ces valeurs cardinales lorsqu’ils sont interrogés sur leur manière d’approcher le marché européen. Confrontés à des obstacles réglementaires, fiscaux ou douaniers destinés à atténuer leur avantage compétitif, BYD, MG, Chery, Dongfeng, Geely, XPeng ou Leapmotor mettent en place des stratégies d’adaptation.

Pour vendre, il faut produire sur place. Impossible de déroger à cette règle du jeu à laquelle les marques étrangères ont dû, hier, se conformer pour prendre pied en Chine. Pour ne pas avoir à subir des droits de douane pouvant dépasser le tiers de la valeur du véhicule et prétendre au substantiel bonus écologique français (4 000 euros, à l’heure actuelle), toutes les marques chinoises se sont mises en quête d’une implantation industrielle. Les propositions affluent, mais les destinations les plus prisées se situent à l’écart des grands marchés que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la France.

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L’Europe centrale, réputée pour ses bas coûts de production, a déjà séduit BYD, qui construira une usine en Hongrie, mais l’Italie et l’Autriche déploient des efforts intenses pour s’imposer comme terre d’accueil. Le surdimensionnement de l’appareil productif européen ouvre aussi la possibilité de reprendre des unités de production existantes. Le groupe Chery va récupérer l’ex-usine Nissan de Barcelone, et l’on parle de Nio pour relancer l’activité de l’usine Audi de Bruxelles.

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De son côté, Leapmotor tente le pari d’assembler à partir de composants majoritairement venus de Chine (technique dite « SKD », pour montage en semi-knock-down) la petite T03 au sein de l’usine Stellantis de Tychy, en Pologne. Une solution difficile à pérenniser, mais qui permet de gagner du temps.

Echange de bons procédés

Autre stratégie d’évitement : investir dans des pays à faible coût du travail disposant d’accords commerciaux préférentiels avec l’Europe. BYD va s’implanter en Turquie, et le Maroc se verrait bien offrir l’hospitalité à des marques asiatiques. Ces dernières ne font que suivre le mouvement ; Renault produit depuis longtemps sa Clio sur les rives du Bosphore, et Stellantis comme Dacia sont désormais présents au Maroc.

En échange du transfert de certaines technologies (dans le domaine de l’architecture informatique et de l’intégration des batteries au châssis), le groupe Stellantis met à disposition de Leapmotor, avec lequel il a mis sur pied une filiale commune, une partie de son réseau de distribution. Ce qui permet à la firme chinoise d’envisager une rapide croissance des ventes. Volkswagen, qui a passé un accord avec XPeng, compte concevoir des véhicules avec son partenaire chinois, que ce dernier pourrait également vendre en Europe.

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