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Histoires Web samedi, septembre 13
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Un peu avant d’arriver au « trou du Toro », au cœur du parc naturel de Posets-Maladeta, on est d’abord surpris par le silence. A moins de 10 kilomètres de la frontière française, du côté espagnol, le sentier traverse le plan inférieur d’Aigualluts – un plateau séparé en deux parties par le trou du Toro –, zone herbeuse ponctuée de dolines, petites dépressions circulaires, et d’affleurements rocheux où le bruit de l’eau s’est tu. L’Esera, la rivière qui s’écoule dans la vallée de Benasque, dans le nord de l’Aragon, s’est dissipée comme par magie au fil de la montée.

Derrière nous, les tapis d’orchidées bordant le ruisseau, les élégantes digitales pourpres, les chardons violets et les prairies fleuries où paissent les troupeaux se sont effacés au profit de cette immense tourbière scintillante, bordée de pins noirs et dominée par les cimes encore enneigées du massif de la Maladeta, ou « monts maudits ». En ce mois de juillet, on devine au loin le sommet de la Forcanada (2 881 mètres) et celui de l’Aneto (3 404 mètres), point culminant des Pyrénées.

« Nous cheminons sur la bande de calcaire de 200 mètres de largeur qui ferme l’ancienne vallée glaciaire », explique le guide Eduardo Mulero. Un peu plus haut, une grande cascade déverse l’eau abondante provenant du glacier de l’Aneto dans un gouffre d’environ 70 mètres de diamètre et 40 mètres de profondeur, avant de s’apaiser sur un lit de sable et de disparaître sous la roche. D’où le silence en aval de cette curiosité géologique.

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