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Pour la deuxième journée d’affilée, la police a fait usage de gaz lacrymogène, mardi 16 septembre à Dili, capitale du Timor oriental, pour repousser des manifestants. Plus de 2 000 personnes, dont de nombreux étudiants, soit deux fois plus que la veille, ont manifesté devant le Parlement national de ce petit Etat d’Asie du Sud-Est, pour protester contre le projet approuvé l’an passé visant à fournir une voiture à chacun des 65 membres du Parlement.

Les manifestants ont brandi mardi une banderole demandant de « stopper les voleurs, stopper les corrupteurs ». Ils ont également brûlé des pneus et une voiture officielle près du Parlement. Lundi, certains des partis politiques qui ont approuvé cet achat dans le budget 2025 ont affirmé qu’ils demanderaient au Parlement d’annuler la mesure. Dans un communiqué commun publié lundi, plusieurs formations politiques ont estimé que ce programme d’achat « ne reflét[ait] pas l’intérêt public ».

Jusqu’alors, le gouvernement du premier ministre, Xanana Gusmao, n’a fourni ni commentaire ni réponse aux revendications des manifestants. Le président, José Ramos-Horta, a déclaré mardi aux journalistes qu’il n’y aurait « aucune tolérance » et a appelé à des manifestations pacifiques. « Quiconque commet des actes de violence ou de vandalisme doit en subir les conséquences », a-t-il prévenu.

Niveaux élevés d’inégalités, de malnutrition et de chômage

« Vous pouvez organiser des manifestations pour protester contre le gouvernement, le Parlement lorsqu’ils font des erreurs, mais vous ne devez pas recourir à la violence », a ajouté le Prix Nobel de la paix 1996, honoré pour son action dans son pays. Les manifestants ont assuré qu’ils poursuivraient les protestations jusqu’à ce que le Parlement annule ces achats.

Ce programme d’acquisition de voitures, des modèles Prado (un SUV Toyota), dont le coût global n’a pas été communiqué, cristallise la colère des étudiants dans cette île qui vit essentiellement de ses ressources naturelles (pétrole et gaz) et où plus de 40 % des habitants (1,4 million) vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

L’ancienne colonie portugaise, indépendante depuis 2002 après vingt-quatre ans d’occupation indonésienne, est aux prises avec des niveaux élevés d’inégalités, de malnutrition et de chômage et reste fortement dépendante de sa production d’hydrocarbures, avec peu de diversification dans d’autres secteurs.

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Le Monde avec AFP

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