Au Théâtre de l’Odéon, à Paris, la saison se termine dans le plaisir. Stanislas Nordey, plus coutumier d’un registre empreint de gravité, s’offre un retour à Georges Feydeau (1862-1921), vingt ans après avoir monté La Puce à l’oreille. Et nous fait le cadeau d’une légèreté bienvenue dans la pesanteur ambiante, avec cet Hôtel du Libre-Echange qui caracole avec une liberté folle dans l’univers du grand vaudevilliste français. Lequel, décapé de ses afféteries bourgeoises, retrouve toute sa fraîcheur, sa folie, sa dimension fantastique et surréalisante.
Chez ce Feydeau-là, le plaisir vient d’abord de voir le délire, la panique, monter en tourbillon à partir des situations et des fantasmes les plus communs – fantasmes tenant en un mot : coucher, dans une société reposant sur l’institution du mariage. Soit, donc, une équation simple au départ : deux couples vivant sur le même palier, les Pinglet et les Paillardin. Monsieur Pinglet, à qui sa femme, Angélique, donne visiblement peu de satisfactions au lit, rêve de faire la chose avec Marcelle, la femme de Paillardin – le mal nommé, puisqu’il est de toute évidence peu allant de ce côté-là.
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