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Les paramilitaires en guerre contre l’armée au Soudan ont tué en deux jours trente civils, dont des femmes et des enfants, dans une attaque contre un village de l’ouest du pays, a annoncé vendredi 25 juillet un groupe prodémocratie.

Emergency Lawyers, une organisation qui documente les violations des droits humains depuis le début de la guerre au Soudan, a précisé que les attaques avaient eu lieu mercredi et jeudi contre le village de Brima Rashid, près de la ville d’En Nahud, contrôlée par les paramilitaires dans l’Etat du Kordofan occidental.

La région stratégique du Kordofan, où passent des routes de liaison cruciales, focalise les combats entre les deux camps qui se partagent le pays avec l’appui d’alliés locaux : l’armée contrôle le centre, le nord et l’est du Soudan, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) détiennent presque toute la région occidentale du Darfour.

Emergency Lawyers a dénoncé des « tueries indiscriminées » de civils par les paramilitaires, ajoutant que les violences meurtrières s’étaient récemment intensifiées à En Nahud.

Accès limité aux médias dans les zones en guerre

Les FSR ont pris d’assaut les principaux centres médicaux d’En Nahud, expulsant les patients pour y soigner leurs blessés. Ceux qui ont résisté ont été battus ou arrêtés, selon Emergency Lawyers.

Les bilans des attaques varient selon les sources et sont difficiles à vérifier de manière indépendante, en raison de l’accès limité des médias aux zones en guerre.

Le troisième plus vaste pays d’Afrique est déchiré, depuis avril 2023, par une guerre pour le pouvoir que se livrent le général Abdel Fattah Al-Bourhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du pays depuis un coup d’Etat en 2021, et son ancien bras droit, Mohammed Hamdan Daglo, commandant des FSR.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Au Soudan, dévasté par deux ans de guerre civile, le conflit s’étend

Depuis la reprise de Khartoum par l’armée en mars, les paramilitaires ont concentré leurs offensives dans l’Ouest, dans le but de consolider leurs positions au Darfour. Ils ont notamment pris en avril le camp de déplacés de Zamzam, près d’Abou Chouk, après une offensive qui a pratiquement vidé le site, où vivaient près d’un million de personnes, selon l’Organisatin des Nations unies.

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Le Nord-Kordofan, stratégique pour les FSR en raison d’une voie de contrebande de carburant vers la Libye, est le théâtre d’affrontements depuis plusieurs mois.

Les paramilitaires tentent notamment d’encercler la capitale régionale El-Obeid, dernier lien routier entre Khartoum et la région occidentale du Darfour. Malgré un siège de plus d’un an, la ville d’El-Fasher, capitale du Darfour du Nord, échappe encore aux paramilitaires.

Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 14 millions de personnes à fuir, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, a provoqué « la pire crise humanitaire au monde » selon l’ONU.

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Le Monde

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