Depuis le déclenchement de la guerre entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) le 15 avril 2023, 4 003 385 personnes ont fui le Soudan en tant que réfugiés, demandeurs d’asile ou rapatriés, a annoncé l’ONU, mardi 3 juin.
« Il s’agit d’un jalon dévastateur dans la plus grave crise de déplacement de population au monde », a déclaré Eujin Byun, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), lors d’une conférence de presse à Genève. Le conflit interne a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué la plus grave crise humanitaire au monde.
Parmi les plus de 4 millions de réfugiés, 1,5 million a fui vers l’Egypte, plus de 1,1 million vers le Soudan du Sud – dont près de 800 000 Soudanais du Sud qui étaient réfugiés au Soudan – et plus de 850 000 vers le Tchad. Ce pays pauvre d’Afrique, où le nombre de réfugiés soudanais a plus que triplé depuis le début de la guerre, accueillait déjà plus de 400 000 réfugiés soudanais avant le début du conflit, et ce chiffre dépasse désormais 1,2 million. Cela exerce une pression insoutenable sur la capacité du Tchad à répondre aux besoins humanitaires.
« Nous devons réagir », a déclaré Dossou Patrice Ahouansou, coordinateur principal du HCR au Tchad, depuis Amdjaras, dans l’est du pays. Il a précisé qu’un nombre croissant de réfugiés traversait la frontière, depuis la fin d’avril et les assauts des FSR sur les camps de réfugiés qui se trouvent autour d’El-Fasher, capitale provinciale du Darfour.
En un peu plus d’un mois, 68 556 réfugiés sont arrivés dans les provinces tchadiennes de Wadi-Fira et de l’Ennedi-Est, avec une moyenne de 1 400 personnes traversant la frontière chaque jour ces derniers jours, a-t-il précisé.
L’argent manque et les réfugiés vivent dans des conditions « déplorables », a souligné M. Ahouansou. « Sans une augmentation significative des financements, l’aide vitale ne pourra pas être fournie à l’échelle et à la vitesse requises », a insisté le responsable.