L’exercice d’équilibriste s’annonçait complexe pour le premier ministre. Le mardi, convaincre les députés socialistes pour échapper à la censure, le mercredi, faire les yeux doux aux sénateurs de droite afin d’éviter un fiasco dans l’examen du budget. Mercredi 15 octobre, Sébastien Lecornu a donc prononcé une nouvelle déclaration de politique générale, devant le Sénat, et forcément plus adaptée à son auditoire.
L’enjeu était de taille pour l’ancien sénateur de l’Eure : retrouver la confiance de la majorité sénatoriale (du centre aux Républicains), qui avait fait du Sénat le véritable pôle de stabilité du Parlement sous les gouvernements Barnier et Bayrou, face à une Assemblée nationale morcelée et imprévisible. Car entre-temps, après la nomination du premier gouvernement Lecornu, la rupture a été consommée avec le chef du parti Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, ancien sénateur toujours influent sur place. Même les relations avec le groupe Union centriste, présidé par Hervé Marseille, aussi chef de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), se sont dégradées ces derniers jours. « Il y avait un dialogue et une extrême confiance sous Barnier et Bayrou. Là, on sent que nous ne sommes plus dans le même partenariat entre le gouvernement et le Sénat », analyse Olivier Henno (UDI, Nord).
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