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La séance fut courte. A 16 heures, lundi 10 juin, Alain Marc, vice-président du Sénat, prend rapidement la parole pour annoncer solennellement aux élus du Palais du Luxembourg ce que tout le monde sait déjà : une conférence des présidents va se tenir. Après quelques minutes seulement, la séance est suspendue pour que la réunion puisse avoir lieu. Mais, dans les couloirs du Sénat, tout le monde en connaît déjà l’issue.

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« La législature est terminée », déclare quelques minutes avant la séance la sénatrice socialiste du Val-de-Marne Laurence Rossignol. La veille, le président de la République a décidé de recourir à l’article 12 de la Constitution et de dissoudre l’Assemblée nationale. Une réaction directe aux résultats des élections européennes du dimanche 9 juin, qui ont placé largement en tête la liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella. Pourtant, la dissolution de l’Assemblée n’a constitutionnellement aucun impact sur le Sénat. La décision est en fait prise pour respecter une tradition : quand l’Assemblée nationale ne siège pas, le Sénat non plus. La décision est « cohérente », selon le sénateur Les Républicains Cyril Pellevat (Haute-Savoie), « vu que les deux hémicycles doivent travailler en simultané ».

Tous les sénateurs ne cessent pas leur activité pour autant. « Je continuerai mon travail dans le cadre de la mission d’information sur les femmes dans la rue », précise Laurence Rossignol. Dans les semaines à venir, ils pourront continuer de travailler dans le cadre des missions d’information et des commissions d’enquête, dont les délais de rendu des conclusions n’ont pas été modifiés. Seuls les travaux législatifs sont suspendus. Les textes dont l’examen a commencé au Parlement ne sont, quant à eux, pas seulement mis en pause, ils sont tout simplement abandonnés.

« On vit tout heure par heure »

Sous les dorures du Palais du Luxembourg, ils sont peu à savoir ce qui les attend dans les jours et semaines à venir. « On vit tout heure par heure », glisse une collaboratrice d’élu. « C’est le flou total », renchérit un autre, rappelant que leurs comparses de l’Assemblée nationale s’apprêtent à recevoir, vendredi, leur lettre de licenciement, conséquence directe de la dissolution.

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« Je vais assurer la gestion quotidienne du groupe, en partie en présentiel et en partie à distance. Et je ferai activement campagne dans le Nord pour soutenir les candidats qui me solliciteront », explique Patrick Kanner, à la tête du groupe socialiste au Sénat. Les prochaines semaines seront aussi consacrées à la campagne législative. « C’est en partie pour permettre aux sénateurs de faire campagne que l’on a décidé de suspendre les travaux parlementaires », explique le vice-président écologiste Guillaume Gontard.

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