Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, avril 28
Bulletin

« Et toi, ma biquette, qu’est-ce que t’en penses ? Tu ne devrais pas rester là » : un influenceur s’adresse à une oie sauvage traversant une pelouse du Parc floral (Paris 12e). Quelques mètres plus loin, un nuage de fumée s’élève depuis le hall de la Pinède, où s’est tenue pendant trois jours (les 22, 23 et 24 mars) la troisième édition de la grand-messe de la grillade en plein air, Barbecue Expo. Cette année, 20 000 visiteurs ont fait le déplacement, contre 15 000 en 2023.

Sous un soleil printanier, ce 22 mars, des fabricants appâtent les visiteurs. Des côtes de bœuf, de la hampe et de l’ananas flambent sur d’imposants appareils de toutes formes. T.N.T., du groupe australien AC/DC, résonne sur les enceintes. « On se croirait au Hellfest », déclare Corinne Juillet, amusée, cadre dans la mode.

Un groupe de curieux, munis de piques en bois, se précipite sur un stand. De la viande rouge fumante est posée sur une planche. Un homme en chemise de bûcheron pique quelques morceaux de courgette, de carotte, de poivron. « Je me mets en mode végé », dit-il joyeusement, avant de faire bifurquer sa fourchette vers un morceau d’entrecôte saignante, recouvert de sauce chimichurri pimentée.

Quelques légumes pour déculpabiliser ? Le barbecue au charbon, le plus populaire, est également le plus polluant. Selon une étude parue dans la revue scientifique Environmental Impact Assessment Review en 2010, celui-ci émet trois fois plus de carbone que le barbecue au gaz. La consommation de viande – qui a augmenté de 0,8 % par habitant en France entre 2021 et 2022 – pèse également sur les émissions de gaz à effet de serre. Pour limiter ce coût environnemental, les fabricants présents au salon commercialisent des appareils moins polluants (au gaz ou électriques) et glissent des légumes dans leurs démonstrations.

« Plus cool que ce qu’on pensait »

Posséder un espace extérieur est un prérequis pour se doter d’un barbecue. Cela n’a pourtant pas découragé certains Parisiens vivant en appartement. La manifestation a aussi piqué la curiosité d’Alice et Simon Freeman, 25 et 23 ans, tous les deux habitants de la capitale. « On s’attendait à voir des gens brûler sur leur “BBQ” des photos de Sandrine Rousseau [députée écologiste de Paris]. Mais le monde du barbecue est plus cool que ce qu’on pensait », remarque Alice Freeman, consultante en affaires publiques.

Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés Reconnaître que les hommes mangent plus de viande que les femmes, un progrès pour la santé et le climat

A l’écart des performances et des démonstrations, toutes les professions du barbecue sont réunies dans un hall : vendeurs de sauces, couteliers ou fabricants de tabliers en cuir. Napoleon et Weber, les mastodontes du marché, sont bien en vue dans les espaces d’exposition.

Il vous reste 65.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.