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Histoires Web lundi, juillet 8
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Soirée d’ouverture, jeudi 4 juillet, de la 9e édition du Saint-Omer Jaaz Festival, au théâtre de la ville. Ce nom chantant de « Jaaz », qui prend ses deux « a » de ceux de l’Aa, fleuve canalisé à l’est de la ville. Sur la scène du théâtre, salle dite « à l’italienne », avec sièges de velours rouge, dorures pastel, trois étages de balcons, lustres de verre, angelots peints au plafond, le quartette de Pierre de Bethmann. Retour, pour le pianiste, à une forme explorée au début des années 2010 avec l’album Go. Avec lui, compagnon de bien des aventures passées (Medium Ensemble, différentes formations du groupe Ilium, le quartette…), le saxophoniste David El Malek, et une nouvelle rythmique constituée par le contrebassiste Simon Tailleu et le batteur Antoine Paganotti.

Lire la sélection albums : Article réservé à nos abonnés Ensemble Calliopée, Leopold Godowsky, Pierre de Bethmann Quartet, Paamath et Jean-Paul Raffit

Sans que cela soit explicable, il y a, dès les premiers moments du concert, le sentiment que la musique sera à des hauteurs d’intensité qui ne retomberont pas. Tempo moyen, mélodie déliée, lisible, équilibre du son, à peine amplifié pour la salle, qui conserve le naturel des instruments, l’évidente attention de chacun à jouer pour inspirer les autres dans l’instant. Un passage emporte, pendant une partie soliste de Pierre de Bethmann. Il marque le temps à la main gauche, la contrebasse en appui, comme l’est la frappe sur une cymbale, mouvement d’impulsion envoûtant. Ce premier thème, explique ensuite le pianiste, s’intitule Vouloir, tout est là, l’exclamation de Vladimir à Estragon lorsque les deux protagonistes d’En attendant Godot, de Samuel Beckett (1906-1989), décident de se lever.

Ce Vouloir, tout est là, qui peut aussi servir de mot d’ordre au quartette, est une ancienne composition écrite et enregistrée en 2009 pour l’album Cubique, en septette, et arrangée pour le nouveau groupe de Pierre de Bethmann. Les autres thèmes joués, cinq, sont tirés de Credo, commercialisé début janvier. Le concert en développe les structures, les richesses mélodiques et combinaisons rythmiques, avec toujours le balancement du swing, même dans les parties les plus libres.

Moments de bonheur

Dans chacune de ces interprétations des compositions de Pierre de Bethmann, des moments de bonheur, des surgissements. La complicité réactive du pianiste avec le batteur Antoine Paganotti durant leur duo dans Eternel Détour. Pendant Credo ergo sum, le solo de contrebasse, à la sonorité profonde, aux harmoniques résonnantes, de Simon Tailleu qui va mener à une descente des doigts de Pierre de Bethmann sur le clavier, partant du plus aigu, comme des perles qui s’échapperaient d’un collier cassé. L’assise un peu funky, légère, du déroulé de PFH. Les courbes ascendantes et descendantes au saxophone de David El Malek à partir du motif de Greens. Le chevauchement de la mélodie de Choral, piano et contrebasse d’abord, puis le saxophone, comme dans un jeu de relais.

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