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Histoires Web dimanche, septembre 15
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La bataille pour la succession de Rishi Sunak et l’orientation politique future du Parti conservateur britannique est lancée. Après avoir essuyé sa pire défaite électorale face au Labour, le mouvement va-t-il poursuivre sa dérive radicale ou revenir plus au centre, abandonnant son obsession pour la migration et les accents populistes des brexiters ? Il faudra attendre début novembre pour commencer à répondre à cette question, quand sera désigné le ou la future chef de file des tories, dont la personnalité sera déterminante. Mercredi 4 septembre, à l’issue d’un premier tour de scrutin éliminatoire parmi les députés du parti, cinq candidats restaient en lice pour devenir l’opposant numéro un du premier ministre, Keir Starmer. Priti Patel, l’ex-ministre de l’intérieur de Boris Johnson, qui était également candidate, a été sèchement éliminée.

Tous sont d’anciens ministres de Rishi Sunak : Kemi Badenoch, James Cleverly, Robert Jenrick, Tom Tugendhat et Mel Stride. « Pour l’instant, aucun d’eux n’est bien connu du grand public », prévient Luke Tryl, directeur de l’institut de sondage More in Common. En revanche, le processus de sélection devrait être plus familier des Britanniques, qui ont vu défiler cinq différents chefs de file tories depuis 2016 (David Cameron, Theresa May, Boris Johnson, Liz Truss et Rishi Sunak).

Il revient d’abord aux 121 députés du groupe parlementaire conservateur à la Chambre des communes, les 121 rescapés du désastre du 4 juillet, de départager les candidats au cours de votes successifs, au terme desquels il n’en restera que deux. Puis ce sera le tour des quelque 170 000 membres du Parti conservateur de les départager par vote postal.

« Désespoir » et « colère »

Des cinq candidats, Tom Tugendhat, 51 ans, ex-secrétaire d’Etat à la sécurité, est le plus modéré et le seul à oser poser un diagnostic sévère sur les gouvernements conservateurs successifs depuis 2010. Pour cet ancien membre de la British Army ayant servi durant les guerres d’Irak et d’Afghanistan, qui lançait sa campagne mardi, le parti « doit des excuses » aux Britanniques qui méritaient un gouvernement « sérieux » alors que ce dernier, avec le « partygate » (les fêtes organisées à Downing Street durant l’épidémie de Covid-19), leur a « manqué de respect ». M. Tugendhat a même assuré avoir observé la conduite du dernier gouvernement tory – celui de Rishi Sunak, dont il était membre – « avec un mélange de désespoir et de colère ».

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Kemi Badenoch, 44 ans, a aussi envoyé des coups de griffes aux cabinets conservateurs – dont elle fut également membre, avec le portefeuille du commerce, en 2023 et 2024 –, mais pour critiquer leur positionnement, pas assez à droite selon elle. « Ils parlaient à droite mais agissaient à gauche », a-t-elle accusé lundi, promettant, si elle prend la tête du parti, d’en faire un mouvement « qui n’a pas peur d’être conservateur ». Combative et prompte à la répartie, cette membre de l’aile radicale pro-Brexit adore se battre sur le terrain du « wokisme », qu’elle dénonce, et elle est souvent la première à réagir sur les questions de genre, pour réaffirmer son caractère biologique.

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