Au Canada, on ne mégote pas avec le « 9 à 5 », les horaires de bureau, le plus souvent respectés à la lettre. Alors, à 17 h 10, les rues du Plateau, quartier populaire devenu chic, fourmillent, à Montréal, au Québec. Un couple vêtu de lin de la tête aux pieds et portant des jumelles, marche à vitesse olympique, quand un joggeur, en route vers le parc Mont-Royal, les double, guettant son téléphone accroché à son biceps luisant. « Pas le temps de niaiser ! », comme on dit ici. Mais il est possible de s’extirper de cette autoroute de sportifs pressés. Entre deux rues, à l’arrière des immeubles, sous les cordes à linge, les ruelles – il y en a plus 4 000 à Montréal – proposent un rythme différent : elles sont le royaume des enfants et l’oasis des parents.
Ces petits chemins débordent de créativité : on y croise des bibliothèques en plein air, des cages de hockey, des panneaux de rues imaginaires (l’« impasse des Gloutons », par exemple) ou une boule disco. Non loin du square Saint-Louis ombragé, qui borde l’une des rues les plus passantes de la ville, se cache un paisible petit chemin vert. Mélanie tient son fils par la main, dont les premiers pas datent du mois de janvier. « C’est tellement tranquille ici. Pendant mon congé maternité, j’ai pris l’habitude d’y passer, ça fait du bien », dit-elle.
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