Au procès Sarkozy-Kadhafi, le Parquet national financier réclame sept ans de prison contre l’ancien président et son « pacte de corruption faustien »

Le procureur Sébastien de La Touanne, la mine grave, a pris la parole en dernier, jeudi 27 mars, au terme de deux jours et demi de sévères réquisitions au procès du soupçon de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Après douze semaines d’audience, « il faut bien dire que c’est un tableau très sombre d’une partie de notre République qui s’est dessiné, a soufflé le procureur. Un tableau marqué par une corruption de haute intensité, attisée par l’ambition, la soif de pouvoir, la cupidité et qui a tissé sa toile jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat. » Le Parquet national financier a ainsi requis sept ans de prison ferme contre Nicolas Sarkozy, six ans contre l’ancien ministre Claude Guéant, son plus proche collaborateur, et trois ans contre Brice Hortefeux, son meilleur ami.

Des peines sévères, et réellement historiques pour un procès qui ne l’est pas moins. « On a vu un ministre d’Etat [Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur en 2005], a repris le parquet, dont l’énergie et le talent politique lui permettront quelques mois plus tard d’obtenir la confiance de la majorité des Français, pris dans une fratricide guerre politique de succession [avec Dominique de Villepin], s’engager, aux côtés de son plus proche collaborateur place Beauvau et de son ami de trente ans, dans une quête effrénée, à la recherche des financements nécessaires à la satisfaction de ses ambitions politiques dévorantes. »

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