« Monsieur Le Scouarnec, levez-vous s’il vous plaît. »
Il se lève. La présidente et l’accusé se regardent devant la cour criminelle de Vannes.
« Qu’avez-vous à dire ? » Du box, s’élève un murmure monocorde : « C’est un viol, je le reconnais. Mais je ne me rappelle de rien, je suis désolé. Je demande pardon… »
Durant les trois mois de procès, ces phrases ont retenti tant de fois, ponctuant mot par mot l’évocation de chacune des 299 victimes présumées qu’un jour, à la fin d’une audience interminable, Joël Le Scouarnec, 74 ans, s’était levé, épaules voûtées, rompu de fatigue et s’était mis à psalmodier sans qu’on lui demande rien : « C’est un viol, je le reconnais… » Dans le public, exténué lui aussi, un groupe de victimes s’était regardé. Certaines riaient, d’autres pleuraient.
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