Vous n’aurez pas la présence, pas la voix tour à tour rigoureuse, gouailleuse, cajoleuse, exigeante, pas le silence qui l’accueille, pas les regards qui s’accrochent, pas l’épaisseur des quatre semaines d’audience, ni le cortège de visages qu’ils convoquent. Tout cela est resté entre les quatre murs de la salle des assises du palais de justice d’Albi. Les mots ne sont que le pâle reflet de l’étourdissante plaidoirie prononcée, jeudi 16 octobre, par Me Emmanuelle Franck en défense de Cédric Jubillar.
Lorsqu’elle s’avance à la barre, quatre ans de combat l’escortent. Ce dossier, Me Franck le porte avec Alexandre Martin, depuis ce jour de juin 2021 où Cédric Jubillar a été mis en examen pour le meurtre de son épouse. Il n’est pas une ligne des 30 000 pages de procédure qu’elle ne connaît sur le bout des doigts. Encore une chose avant de la suivre. La défense a marqué des points pendant les deux premières semaines d’audience, face à la ribambelle de gendarmes, d’experts ou de témoins cités à la barre. Puis est venu le temps de l’interrogatoire, où Cédric Jubillar a dû répondre, seul, sans le rempart de ses avocats.
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