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Histoires Web lundi, novembre 18
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Il ne reste plus qu’un jour d’interrogatoire. Il ne reste plus qu’un jour d’interrogatoire. Le répéter pour y croire. Pour se dire que lundi 18 novembre au soir, après avoir entendu les quatre derniers accusés, les écrans de la salle d’audience de la cour criminelle du Vaucluse, ne s’allumeront plus sur la chambre à coucher de Mazan. Mardi, les cinquante hommes poursuivis pour viols seront à nouveau rassemblés pour d’ultimes questions, d’ultimes lectures, puis s’ouvrira le deuxième temps de ce procès, plaidoiries de la partie civile, réquisitoire, plaidoiries de la défense.

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Est-ce pour cela que les derniers kilomètres ont paru si longs, si lourds ? Les vidéos plus nauséeuses ? Les démentis plus pénibles à écouter ? Des trois accusés interrogés vendredi 15 novembre, aucun ne reconnaît les viols dont il est accusé. Tous trois comparaissent détenus. De l’ordinateur du premier, Christian L., ont été exhumées des photos de mineures, qui lui valent d’être aussi poursuivi pour détention d’images pédopornographiques. Le second, Nizar H., a huit mentions à son casier judiciaire, parmi lesquelles des violences conjugales en récidive, des menaces de mort réitérées et une soustraction d’enfant. Le troisième, Charly A., s’est rendu à six reprises à Mazan.

Alors oui, il était plus difficile d’entendre la rage de Christian L., 56 ans, contre ceux qui le « traînent dans la boue depuis quatre ans ». De compatir à son chagrin d’être sans nouvelles de ses deux grandes filles et de n’avoir pas pu accompagner les derniers jours de sa mère. De l’écouter, lui, le major des pompiers d’une caserne du Vaucluse, volontaire à 16 ans, professionnel à 18, revendiquant d’avoir porté son serment – « Respecter toutes les victimes, prendre en compte toutes les détresses » – sur tous les terrains, incendies, accidents, catastrophes, sauvetages en montagne. « J’en suis à peu près à quatre mille morts dans ma carrière », a-t-il dit.

« On est parti pour des années »

Car il y avait les images de son passage à Mazan, l’après-midi du 15 janvier 2020. Christian L., vêtu d’un tee-shirt de service, s’acharnant de longues minutes sur le corps nu et inerte de Gisèle Pelicot, avant de lever un pouce satisfait en direction de la caméra de son hôte.

Depuis quatre ans, Christian L. cherche une « explication ». A la cour, il a livré la seule qu’il a trouvée : il était forcément lui-même « sous soumission chimique » de Dominique Pelicot. Il n’en voit pas d’autres pour expliquer ces images : « C’est mon corps, ce n’est pas mon cerveau. »

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