Tant d’horreurs depuis le 2 septembre. Et puis l’apaisement. « L’audience criminelle est levée », a dit, jeudi 19 décembre, le président de la cour criminelle du Vaucluse, Roger Arata. Après trois mois et dix-sept jours, la salle d’audience s’est vidée. Les abords du palais de justice d’Avignon ont été rendus à la circulation. Les débordements redoutés n’ont pas eu lieu. Les quelques centaines de militantes féministes venues avec des oranges pour les accusés – elles ont été confisquées par les forces de l’ordre – ont entonné leurs derniers chants, hurlé leurs dernières invectives, puis sont reparties avec leurs pancartes.
Le silence et le calme sont revenus d’un coup. Le verdict s’est imposé. Cinquante et un accusés, cinquante et une condamnations – quarante-neuf pour viols ou tentative de viols aggravés, deux pour agressions sexuelles. Tous coupables.
A Avignon, la cour criminelle a donné raison aux avocats de Gisèle Pelicot : il n’existe pas de « droit à l’erreur de violer sans intention, de violer par accident, de violer involontairement, de violer par bêtise, de violer par inculture », comme l’avait plaidé Stéphane Babonneau. « Tous ont, d’une certaine manière, choisi », comme l’avait martelé Antoine Camus, y compris ceux qui se disaient trompés par Dominique Pelicot : « Tous ont fait le choix de profiter d’un corps dont aucun ne pouvait sérieusement ne pas percevoir qu’il était dans l’incapacité d’exprimer un consentement. Tous ont fait le choix d’imposer leur vision de ce qu’est le consentement en matière sexuelle. La “manipulation” s’arrête nécessairement aux portes de la chambre à coucher. »
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